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Critique - Le jour où l'humanité a niqué la fantasy (Karim Berrouka) - Une parodie délirante et efficace !

Par Louis - CINAK
3 min 22 mars 2021
Critique - Le jour où l'humanité a niqué la fantasy (Karim Berrouka) - Une parodie délirante et efficace !
On a aimé
- Les dialogues avec les lutins
- Saint-Christophe et son démon
- Le trio de punk
On n'a pas aimé
- Le langage parfois vulgaire

Pils et les fées sauce Karim Berrouka :

Au-dessus de lui, cinq créatures abominables, sorte de baudruches gélatineuses poilues mues par plusieurs paires d’ailes translucides 

Karim Berrouka est un auteur de fantasy humoristique sur lequel il faut compter. Avec une écriture qu’on croirait parfois sous acide, il nous pond des romans délirants et funs. Avec le prix Julia Verlanger en poche pour son Club des punks contre l’apocalypse zombie, chacun de ses récits sont pétillants et mettent en scènes des personnages aux comportements parfois absurdes. Le jour où l’humanité a niqué la fantasy n’y fait pas exception.

L’introduction brosse l’intrigue en quelques pages : les lutins ne sont ni petits ni sympas, les fées ne sont ni gracieuses, ni bienveillantes. Dès le début, un lutin commet un attentat suicide contre des humains. Tandis que d’autres s’attaquent aux auteurs de la fantasy pour les « rééduquer » ! Ces faux petits bonhommes ne sont que la première vague d’une invasion féérique qui vise à rétablir la vérité sur leurs personnes. Saupoudré le tout de deux copines perdues, d’un duo à la X-Files, d’un groupe de punks et d’un Gardien des réalités amnésique et possédé par un démon, et vous obtenez un cocktail des plus rafraîchissants !

A cela s’ajoute l’histoire de trois jeunes punks dans les années 80 qui se rendent dans un festival où il ne fait pas bon de traîner dans la forêt… car on peut y croiser des fées obèses et qui cherchent à vous féconder par tous les moyens. Tous les personnages mènent plus ou moins l’enquête et tentent d’empêcher l’apocalypse féérique à venir. Bon… les créatures sont tellement des boulets que les « héros » n’ont pas grand-chose à faire… Ce livre casse nos repères et veut détruire les codes sacrés de la fantasy et ça marche ! Je me suis rapidement pris au jeu et j’attendais avec impatience ce qu’allait nous proposer l’auteur pour décrire les licornes, les djinns…

Je tiens à dire que les premières pages m’ont fait exploser de rire. Puis vient le langage loufoque et absurde des lutins et le personnage de Saint-Christophe, le Gardien des Réalités, qui se perd dans des digressions et mène des dialogues avec son autre Moi, le démon - le tout amène à des situations parfois délirantes pour les autres personnages. Le Saint est clairement le type paumé de l’histoire, tandis que le démon veut tout détruire... Les passages avec les punks sont du même acabit et sont de vrais moments de détente (pour nous, pas pour eux !). Drogués ou bourrés, ils se surprennent à faire des choses épiques !

Ce roman plaira aux fans de la fantasy qui riront bien au dépend du bestiaire du genre et retrouveront des archétypes de personnages tournés en ridicule. Je le déconseille donc aux gens qui découvrent le genre de la fantasy. A mon sens, le livre les fera moins sourire... Le cynisme de Karim Berrouka fait mouche quand certaines situations ont déjà été vues et revues chez d’autres auteurs. Autre point qui peut rebuter, les termes sont parfois vulgaires (rarement mais cela peut en choquer certains), je préfère prévenir !

Le jour où l’humanité a niqué la fantasy est un bon roman de fantasy humoristique avec son lot de situations absurdes et hilarantes. Casser les codes de la fantasy en s’attaquant aux créatures elles-mêmes est un beau pied de nez à la Fantasy du moment ! Idée parfaitement portée par le style de Karim Berrouka !

 

Sur le site de l’éditeur : https://www.editions-actusf.fr/a/anonyme/le-jour-ou-l-humanite-a-nique-la-fantasy

Où le trouver : https://livre.fnac.com/a14927351/Karim-Berrouka-Le-jour-ou-l-humanite-a-nique-la-Fantasy

Crédit illustration : Diego Flavio Tripodi