Actualités

Francis Lawrence regrette de ne pas avoir adapté littéralement Je Suis Une Légende

Par Corentin
23 janvier 2018
Francis Lawrence regrette de ne pas avoir adapté littéralement Je Suis Une Légende

Longtemps avant de commettre Bright ou After Earth, Will Smith était le héros de Je Suis Une Légende, adaptation des écrits de Richard Matheson considérablement transformés dans leur version cinéma.

Le film I am a Legend était en 2007 un petit événement en soi, vendu sur la promesse d'un Will Smith errant seul dans les rues d'une New York déserte, dernier homme sur Terre après une épidémie catastrophique qui n'aura laissé aux derniers individus en vie que la forme de zombies ou d'infectés mal intentionnés. 
 
Problème, ce métrage, qui change de direction en cours de route pour instiller l'idée d'une morale chrétienne et d'une fin bien différente au texte dont il se dit adapté, n'épouse en rien le fond proposé par Richard Matheson en 1954. Dans le roman, par exemple, les zombies sont des vampires dotés de raison et capables de communiquer, et moins qu'une menace d'infection et d'apocalypse, ils représentent en fait l'évolution logique de l'humain après la pandémie, contre lequel le héros lutte, jusqu'à baisser les bras.
 
Francis Lawrence, réalisateur de l'adaptation pour les studios Warner Bros., partage son sentiment sur les directions prises à l'époque, avec une un certain regret.
 
"En regardant en arrière, je pense que nous aurions tout aussi bien pu faire simplement l'adaptation de l'histoire des vampires, et que nous aurions engrangé autant d'entrées en salles, parce que ce qui a attiré les gens, je pense, était plus cette promesse de dernier homme sur Terre. Ils auraient accepté la fin nihiliste, ils auraient accepté les vampires plutôt que les infectés.

Nous aurions pu faire le livre de manière littérale, ce que j'aurais largement préféré, mais vous savez, quand vous dépensez une telle quantité d'argent, vous paniquez et vous vous demandez si vous n'êtes pas en train de faire cet étrange film artistique où un homme seul avec son chien dans New York, donc vous essayez, vous voyez, de créer un sens du spectacle là-dedans."

Heureux ou non du résultat, Lawrence et les studios auront réussi leur parti, totalisant 585 millions de dollars au box office et bien plus depuis lors, le film étant devenu pour des raisons obscures une sorte de classique à la fin des années 2000, lui qui fut même plutôt bien accueilli par les critiques au moment de sa sortie en salles.
 
On devra sans doute attendre une même dizaine d'années pour avoir l'avis de Marc Foster sur son World War Z, évolution directe des mêmes logiques de crédulité du public, voulue par les pontes de la chaîne hollywoodienne.