• La série assume son manque de sérieux et son mauvais goût
• Une nouvelle donne avec la fille d'Ash ?
• Le gore plein de bonnes idées
• Quelques SFX en retrait
On avait craint ne pas la revoir, mais Ash vs Evil Dead a bien droit à une troisième saison, toujours diffusée sur Starz (et sur OCS en France), et toujours avec Bruce Campbell dans le rôle titre, lui qui a marqué le cinéma de genre tout entier depuis le premier Evil Dead de Sam Raimi. A présent que l'effet de surprise n'est plus, il reste à voir si la formule gore qui ne se prend pas au sérieux reste toujours pertinente, ou si même le Necronomicon commence à tourner en rond.
On pensait la ville d'Elk Grove débarrassée des démons, et c'est dans cette optique que Ash, qui jouit d'une certaine célébrité après avoir sauvé sa ville d'origine, décide de se trouver une nouvelle bourgade, en ouvrant une quincaillerie (avec un rayon porno au fond) à laquelle le bon Pablo (Ray Santiago) contribue avec son échoppe à tacos (ce qui est de très bon goût, encore une fois). Mais les ennuis et Ruby (Lucy Lawless) sont toujours de la partie, et très vite les ennuis recommencent. Avec un début routinier (on ne s'explique pas comment le Necronomicon est de retour, mais hé : en vrai, on s'en fiche un peu), la formule reprend dans des codes maintenant bien connus, tout en ajoutant quelques nouveautés, à savoir la fille d'Ash, Brandy (Arielle Carver-O'Neill).
L'actrice et son rôle permettent également à ce début de saison de s'ancrer dans un nouveau contexte, le lycée, ce qui permet de briser la routine en termes de décors tout en jouant avec les poncifs de ce genre d'environnement. D'une mascotte à une salle de musique transformée en champ de bataille (ou plutôt, de carnage), les idées fusent à nouveau, et si Ash vs Evil Dead reste encore pertinente, c'est dans sa dimension de plaisir coupable pour ce qui est de l'horreur, et le fan service à côté. En effet, la série use pour nous plus grand plaisir d'effets spéciaux "à l'ancienne" : latex, faux sang et trucages mécaniques s'en donnent à coeur joie pour un gore cartoonesque qui offre des moments visuels délirants et inventifs, auxquels se mêlent quelques CGI certes pas toujours sexy.
Assurément, on revient à Ash vs Evil Dead pour ce gore et ces démons, mais surtout pour Bruce Campbell, impayable dans ce rôle d'Ash. L'acteur en fait des tonnes et ne se prend jamais au sérieux. C'est toute la série qui continue de verser dans ce ton à prendre au millième degré, dans un humour souvent graveleux, et de mauvais goût, et pourtant particulièrement jouissif du moment qu'on sait ce qu'on vient retrouver dans cette série. Il n'y a qu'à voir comment sont traitées les retrouvailles familiales entre Ash et sa fille pour savoir qu'on ne risque pas de verser dans les bons sentiments, mais bien dans les hectolitres de sang.
Reste qu'au-delà de tout ce joyeux bordel, il faudra admettre que la formule Ash vs Evil Dead va devoir trouver plus que ces quelques ajouts au lore de l'univers, et ses trouvailles sanguinolentes pour captiver sur l'ensemble de ses neufs prochains épisodes. L'histoire semble en effet se répéter et l'on attend donc des scénaristes qu'ils se donnent plus de mal pour la suite - à ce titre, l'orientation prise sur l'arc de Ruby peut amener quelque chose d'intéressant, en espérant ne pas la retrouver encore une fois comme arch-némésis de la saison. En l'état on ne s'ennuie pas une seconde, mais il faudrait veiller à ce que le tout ne devienne pas trop routinier.
Ash vs Evil Dead est un délire clairement assumé, un festival de gore cartoonesque qui se plaît dans son humour gras, son mauvais goût et son manque de sérieux. Bruce Campbell et ses compères assurent le plaisir coupable de cette troisième saison, qui ne manque pas d'idées. Mais sera-ce suffisant pour vraiment renouveler le show ? Les prochains épisodes trancheront sur cette question.
