
• L'utilisation du personnage
• Quelques thèmes intéressants
• Des références maîtrisées
• Parfois un peu vide
• Quelques éléments dénotent
Le run de Lando s'achevant dans les rayons des comics shops avec un cinquième et dernier numéro, Marvel n'a pas perdu de temps et a remplacé la deuxième de ses mini-séries Star Wars par un nouveau titre, Chewbacca, écrit par Gerry Duggan et dessiné par Phil Noto, qui nous fait suivre les aventures du célèbre Wookiee, ici isolé sur une étrange planète.
On commencera ainsi par l'un des défauts de cette mini-série, qui toutefois s'étend à toute la gamme Star Wars par Marvel : les promesses apportées par les premiers numéros sont toujours les mêmes, à de trop rares exceptions (Lando et Kanan, à la rigueur) près. Une mission, un personnage bien connu de Star Wars qui en rencontre un autre créé pour l'occasion, et une quête qui dévie de son objectif initial. Résultat, nous retrouvons ici notre guerrier Wookiee seul. Envoyé par l'Alliance Rebelle pour une mission forcément top secrète, il va faire la rencontre d'une jeune fille humaine, Zarro, qui s'est mise dans de beaux draps en tentant d'affronter un esclavagiste qui règne en maître sur une planète isolée. La recette n'est assurément pas mauvaise, mais Marvel commence à la servir à tous les repas, ce qui risque d'être embêtant sur la durée.
Surtout quand nous parlons mini-séries, dont le degré de liberté est a priori plus important. En l'occurrence, en s'attaquant à Chewbacca, Gerry Duggan donne tout de suite à ce numéro une certaine singularité. Pour la simple et bonne raison que lorsqu'il n'est pas accompagné de son fidèle Han Solo, notre Chewie est tout simplement incompréhensible ! Ce premier numéro s'offre donc une structure qui va jouer sur les cris du personnage, à-mi chemin entre un film muet et un essai sur la barrière de la langue. Voilà qui compense un peu la promesse rébarbative du titre par une atmosphère drôle, légère (presque enfantine) et qui fera un usage habile de la narration en cases.
Dans ces conditions, Phil Noto semble être à l'aise, et la langue du Wookiee lui permet de jouer avec les codes de la composition. Le résultat, plutôt académique, n'en est pas moins impeccable et très agréable à l'œil. Il faut dire que pour ce premier numéro, le dessinateur semble être en harmonie avec les thèmes et le ton développés par la série, tant son trait et ses couleurs tout en douceur servent l'intrigue. On notera, comme toujours, quelques éléments visuels qui jurent avec ce que nous connaissons de Star Wars, les artistes essayant toujours de diluer leur style dans l'esthétique de la saga avec plus ou moins de réussite. Mais dans l'ensemble et à l'exception de cases parfois un peu désertes, les planches de ce premier Chewbacca sont très plaisantes.
Restent à mentionner une utilisation plutôt subtile de l'univers Star Wars. Ce ne devrait pas être un compliment, mais à l'échelle des titres de Marvel consacrés à la saga, le constat est positif. Si sur le papier aussi, quelques élément ne sonnent pas tout à fait juste, dans l'ensemble, Gerry Duggan fait preuve de références habiles et qui mettront les connaissances des fans à l'œuvre plutôt que de leur jeter des répliques cultes à la figure. Un autre bon point, hélas par comparaison, pour cette série Chewnbacca.
Doux et prometteur comme un Wookiee, ce premier numéro de Chewbacca est une réussite honnête, qui maintient assez haut le flambeau des mini-séries Star Wars qui se sont succédé chez Marvel. Reste à savoir où nous emmènera cette intrigue légère, mais à première vue, nous tenons ici une nouvelle série à suivre du côté d'une certaine et lointaine galaxie.