
• Quelques bonnes idées
• Le Back-Up
• Certains planches impressionnantes...
• Trop peu de contenu
• Un drôle de rythme
Il y a à peine plus de deux ans de cela, Marvel reprenait la main sur les comics Star Wars en lançant alors deux premières séries, dont une consacrée à Dark Vador. Mais rassurez-vous, vous n'avez pas été projetés deux ans en arrière en tombant sur cette review.
Simplement, l'éditeur a décidé de doubler la dose cette année avec une nouvelle série dédiée au seigneur noir des Sith, cette fois écrite par Charles Soule, déjà à l'œuvre sur Poe Dameron, Lando et Obi-Wan & Anakin. Un spécialiste de Star Wars doublé d'un scénariste prolifique qui s'attaque donc à un personnage des plus cultes aux côtés du dessinateur Giuseppe Camuncoli.
Et si l'équipe créative succède ainsi à Kieron Gillen et Salvador Larroca, au contraire de ces deux lurons, Soule et Camuncoli situent leur histoire entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars. Et pour être un peu plus précis encore, juste après la transformation d'Anakin Skywalker en Dark Vador, qui était l'une des scènes fortes de La Revanche des Sith. Une première pour la nouvelle génération de comics Star Wars de Marvel, qui commencent donc à méchamment flirter avec les événements mis en scène par George Lucas et ses confrères réalisateurs.
Et justement, cette proximité avec le troisième film de la saga est autant un risque pour la série qu'une vraie force pour son intrigue. L'idée est en effet de suivre un Vador tout jeune dans ses premières aventures et sa découverte de l'Empire. Une sorte de Darth Vader : Year One, en somme, ce qui n'est franchement pas pour nous déplaire, même si chaque nouvelle pierre à l'édifice risque d'appauvrir le mythe. A la lecture, on ressentira d'ailleurs tout ce paradoxe, avec d'un côté, l'excitation devant les premiers pas d'Anakin dans les bottes de Vador, et de l'autre, un frisson de doute : toutes les histoires méritent-elles d'être racontées ?
La question ne m'a pas quitté lors de ce premier numéro hélas trop avare en contenu pour être convenablement jugé. Certes, la promesse est alléchante, de même que le contexte, qui s'éloigne presque radicalement de la pléthore de titres situés entre les quatrième et cinquième opus de la saga. De plus, et comme toujours, Charles Soule se montre très inventif et couvre le lecteur de bonnes idées, comme un autodafé de sabre-lasers et quelques compositions un rien nerdy parfaitement saisies par Camuncoli, qui caresseront le fans de Star Wars dans le sens du poil.
Mais une fois cette excitation passée, le titre s'avère finalement assez convenu. Les enjeux sont posés très vite et l'intrigue va prendre la forme d'un test pour Vador, comme on pouvait s'y attendre. L'ensemble est donc très (voire trop) rythmé et manque ainsi d'une certaine substance qui donnerait du poids à la première mission du "sinistre sombre seigneur vêtu de noir". Les planches de Camuncoli, très Manga dans l'esprit, ont d'ailleurs tendance à exacerber ce constat en rendant ce premier numéro bien plus bourrin et expédié que ne l'est sa belle promesse.
Il conviendra d'attendre un ou deux numéro de plus avant de juger cette nouvelle série Vador, qui dans ce premier opus, ne propose ni assez de contenu ni assez d'originalités pour pleinement nous convaincre. Restent la promesse du titre et quelques planches assez badass, mais on aimerait que le personnage soit traité avec plus de majesté et de soin. Mais avec un peu de chance, les numéros suivants donneront du corps à l'intrigue et se montreront dignes des ambitions de ce nouveau Charles Soule.