
• Les raisons de l'épidémie
• À oublié d'être original
• Le Style
Mike Carey est bien connu des lecteurs de comics pour avoir travaillé sur les séries comme Lucifer, Hellblazer, X-Men. En plus de sa carrière de scénariste, il nous prouve qu’il possède plus d’une corde à son arc en œuvrant aussi comme romancier. Il abandonne donc, l’espace de ce livre, les figures familières des super héros pour s’attaquer à un autre genre très porteur, les histoires de zombies, ravivées par le succès de The Walking Dead.
À travers son livre, Celle qui a tous les dons, publié aux éditions l’Atalante, Mike Carey ouvre son récit sur une petite fille de dix ans du nom de Mélanie qui vit cloîtrée dans une cellule. Comme toutes les petites filles de son âge, sa vie est ponctuée par l’école. Dans cette monotonie des jours qui se succèdent, il faut attendre que le sergent Parks la ligote sur une chaise tandis qu’un autre soldat la tient en joue de son arme avant de la conduire à sa classe. Le seul rayon de bonheur dans sa vie est la présence de Madame Justineau qui pendant son heure de cours raconte aux enfants des histoires pour leur permettre un instant de s’évader par l’esprit. Aucun adulte n’entre en contact physique avec eux, le sergent Parks l’interdit. Il sait combien les enfants peuvent se révéler dangereux. La fonction des professeurs est de tester leur capacité intellectuelle afin de savoir comment ils traitent les informations. De tous les élèves de sa classe, Mélanie est la plus brillante, elle comprend à travers les informations délivrées par les adultes que le monde à l’extérieur a subi une véritable apocalypse.
Comme vous l’avez sans doute deviné, Mélanie se révèle être bien plus qu’une petite fille. Mike Carey n’articule pas son récit autour de cette révélation. Il s’attarde à montrer à travers la succession de points de vue de quatre personnages, la survie d’un groupe hétéroclite dont l’un de ces membres est susceptible de vouloir manger les autres à n’importe quel moment.
Image tiré de l'adaptation du film qui devrait sortir en 2016 avec Glenn Close
Si la nature du personnage de Mélanie n’est pas la seule originalité apportée au genre, Mike Carey s’attarde aussi à donner une explication originale et logique à l’épidémie qui a terrassé l’humanité. Malheureusement, en dépit de ces deux détails, l’auteur se contente de suivre scrupuleusement les codes du récit de zombies. On retrouve ainsi tous ces ingrédients : la fuite et l’errance en terrain hostile ; le sentiment d’insécurité permanent ; le personnage qui contre toute logique commet un acte idiot au risque de provoquer la mort de tout le groupe, etc.
Tant que l’on se trouve dans la rubrique des contrariétés, le style de l’auteur est purement utilitariste, il ne s’attarde pas à faire de belles phrases, il se contente de raconter son histoire qui va d’un point A à un point B. La prose est standard, elle ne nuit pas à l’intrigue, elle ne lui apporte rien non plus. Elle est juste un expédient. Le récit est construit comme un page-turner, des chapitres courts qui s’articulent autour d’une idée, une succession de points de vue pour casser la monotonie et pour ne pas révéler trop vite l’intrigue.
Pour celui qui aime les histoires de zombies, Celle qui a tous les dons est une histoire prenante qui mérite que l’on s’y attarde. 7/10
Pour celui qui en a cure des histoires de zombies, malgré les quelques originalités citées dans cette critique, Celle qui a tous les dons ne révolutionne pas le genre. Mike Carey propose une histoire trop classique pour éveiller l’enthousiasme d’un lecteur blasé par ce genre. 5/10