Critiques

Étoiles Sans Issue, la critique

Par -- David --
12 mai 2017
Étoiles Sans Issue, la critique
On a aimé
• L'univers
• Le rythme
• Laurent Genefort toujours au top
• Un excellent Space Opera
On n'a pas aimé
• Un héros passif

Palestel est réfugié dans la soute d’un vaisseau spatial. Il a fui sa planète, car il devait de l’argent à la mafia locale. Pour gagner sa pitance, il s’occupe en secret d’un animal extrêmement rare, une panthère. Dans cette société de classe où le rang social est inscrit dans l’ADN, cet individu insignifiant devient la personne la plus importante de l’empire galactique. Deux puissances mettront tout en œuvre pour le capturer.

A-t-on besoin de présenter Laurent Genefort ? Auteur phare de la science-fiction francophone, il a beaucoup publié de romans qui se déroule pour la plupart dans un univers commun, celui des Portes de Vangk. Il est connu, entre autres, pour le cycle d’Omale ou pour son livre Lum’en qui a été couronné par trois prix majeurs de la littérature de l’imaginaire. Avec Étoiles Sans Issue, il était l’écrivain le mieux placé pour inaugurer chez l’éditeur Scrineo la toute nouvelle collection dirigée par Stéphanie Nicot dédié au genre qui lui est cher, le space opera.

Ce roman ne déroge pas à la règle, il se déroule dans le même univers que ces précédents livres. Pour autant, cher lecteur, ne partez pas ! Nul besoin d’avoir lu toute la production de l’auteur pour apprécier Étoiles Sans Issue. Si l’on retrouve les motifs qui ponctuent son œuvre comme Les Portes de Vangk, une technologie extraterrestre qui permet aux vaisseaux spatiaux de parcourir de grandes distances grâce au trou de ver qu’elle crée, l’histoire se suffit à elle-même.

La trame du récit repose sur une base classique qui est celle du fugitif. Ce style de narration s’articule bien souvent sur une dynamique trépidante, ce que Laurent Genefort arrive à retranscrire à merveille, en dépit d’un personnage principal passif. Le héros, Palestel, ne fait que subir la situation. Il est bringuebalé à droite et à gauche dans une fuite désespérée. C’est l’intrigue qui entraine le plaisir d’avancer dans le roman grâce à une succession d’évènements qui ne laisse aucun répit aux protagonistes et encore moins au lecteur.

Des sujets émergent dans ce récit, la société de caste comme une fatalité où aucun individu ne peut transcender son milieu, la religion comme levier pour manipuler le peuple et l’intégrisme religieux qui en découle, le rapport de l’homme à son milieu qui pense pouvoir plier la faune et la flore à ses desiderata. L’écrivain n’impose pas pour autant sa manière de penser. Ces thèmes s’insinuent dans l’intrigue, donne de la chair au récit, mais l’action reste son principal influx nerveux.

Une fois de plus, Laurent Genefort réussit à créer un roman qui invite à l’évasion et à l’émerveillement. On retrouve tout ce qui fait un excellent space opera, des batailles spatiales, des Space Marines surarmés (c’est pour toi Republ33k !), une faune et une flore surprenantes, mais plausible et surtout un sens incroyable de la narration de son auteur. Même si le héros est un peu falot, l’action emmène le lecteur de rebondissement en rebondissement, sans aucun temps mort. Jusqu’au bout, on se demande comment le personnage arrivera à se tirer des situations inextricables qui l’accablent.