Critiques

Happy Birth Dead, la critique

Par Arno Kikoo
16 novembre 2017
Happy Birth Dead, la critique
On a aimé
• Le concept...
• L'alchimie entre les deux acteurs principaux
On n'a pas aimé
• ... son utilisation
• Premier degré et cliché
• Sans âme ni imagination

Après nous avoir offert les réussis Split et Get Out cette année, il était normal d'avoir quelques attentes du nouveau film d'horreur produit par BlumHouse, spécialisé dans le film de genre à petit budget. Ce serait oublier que ces derniers sont aussi responsables de films fainéants et/ou peu inspirés comme les Paranormal Activity (passé la découverte du premier) et autres Lazarus Effect. Heureusement, Happy Birth Dead est là pour vous le rappeler.

Vous avez certainement vu Un jour sans fin, ou le concept vous est en tout cas familier : une personne est prise dans une boucle temporelle et revit inlassablement la même journée. Souvent, un événement est la clé pour que le concerné réussisse à quitter la boucle temporelle, et le concept est ici appliqué à la comédie d'horreur façon teenage movie et slasher édulcoré. La jeune et jolie Tree Gelbman (Jessica Rothe) se réveille après une soirée très arrosée. Il s'avère que ce jour est là est celui de son anniversaire, une journée symbolique pour elle, qui se conclut par son meurtre sauvage par un type masqué. Au lieu de mourir, Tree se rend compte qu'elle va revivre cette journée particulière et chercher le moyen de briser la boucle en empêchant le mystérieux tueur d'agir à son encontre.


Et avec un tel concept on aurait pu s'amuser, vraiment, mais Happy Birth Dead échoue à de multiples niveaux à divertir le spectateur. En premier lieu, c'est l'avalanche de clichés qui étourdit : tout, absolument tout ce que vous avez déjà pu voir dans les comédies se déroulant au milieu universitaire, tout est là. Le personnage de Tree est insupportable et colle au cliché de la pseudo bimbo imbue d'elle même, mais qui prendra conscience de son comportement pour adopter une meilleure attitude au final, m'voyez. On a droit aux pimbêches de la sorority house, aux geeks qui n'ont pas la côte (et forcément l'un deux qui tombe amoureux de l'héroïne), bref, du recyclage dont Happy Birth Dead n'essaie même pas de se moquer, ou d'en détourner les codes.

Et si vous êtes habitué au mode de fonctionnement du film de boucle temporelle, il sera aussi très aisé d'anticiper de très nombreux développements, la caméra ne se montrant pas bien subtile quand il s'agit de désigner les éléments qui auront de l'importance de la suite de l'histoire. Un twist mis à part (qui est pourtant assez devinable aussi), on sent les grosses ficelles venir très rapidement. Et le côté horreur répond aux mêmes défauts : Christopher Landon, le réalisateur, ne cherche pas à se démarquer ni à jouer des codes du slasher et réutilise avec un premier degré consternant tous les ressorts du genre. Et comme on table sur du PG-13, il n'y a même pas moyen de compenser avec des morts sanglantes - ou, au moins, imaginatives.



Certains pourront contester que si Jessica Rothe est assez détestable dans son rôle, comme bon nombre de ses camarades qui pâtissent forcément de l'écriture générale, son alchimie avec Israel Boussard fonctionne plutôt bien, la complicité entre les deux acteurs pouvant aisément se ressentir. Et l'on ne dira pas que Rothe a quelques passages qui la mettent un peu mieux en valeur. Mais dans l'avalanche de clichés, de situations convenues, et simplement une paresse flagrante, il n'y a pas grand chose qui viendra sauver le spectateur d'un certain ennui. Happy Birth Dead se laisse regarder, et il y a fort à supposer qu'il trouvera ses marques dans son public cible (comprendre : des ados non exigeants). Pour le reste, c'est un film calibré, sans âme, qui aurait pu faire mille fois mieux en utilisant toutes les possibilités créatives liées à son concept.

Belle déception qu'Happy Birth Dead qui, outre son concept, déjà vu mais amusant, pêche par une grosse fainéantise. Clichés enchaînés, manque d'imagination, personnages irritables, il n'y a pas grand chose à faire pour sauver ce film de son statut de commande à petit budget qui ne mérite pas grande attention. C'est peut-être le revers de la médaille pour un Get Out, ça n'en reste pas moins triste pour autant.