Critiques

Princess Leia #1, la critique

Par Republ33k
6 mars 2015
Princess Leia #1, la critique
On a aimé
•Un titre girly sauce Star Wars
•Des enjeux intriguants
•De chouettes caméos
On n'a pas aimé
•Terry Dodson ne se fatigue pas
•Quelques facilités dans l'écriture

Cette semaine, il n'y avait pas que le final de Rebels pour satisfaire les fans de Star Wars. On profitait également de la sortie du troisième (et dernier en attendant Kanan The Last Padawan) titre consacré à la saga chez Marvel : Princess Leia. Une série qui, en dehors de son nom, peut compter sur une équipe créative de qualité, Mark Waid et Terry Dodson, pour tirer son épingle du jeu.

Premier constat, là où les séries Star Wars et Darth Vader sont très liées (comme vous l'expliquait Alex' LeCoq) Princess Leia fait le choix de l'indépendance. Un bon point pour la série de Waid et Dodson, qui se libère d'une forme primitive de continuité en se déroulant dans les toutes premières heures suivant la destruction de l'Etoile Noire. Moralité, la série semble avoir les mains un peu plus libres que ses consœurs, et l'intrigue avance à bon rythme. On retrouve, dans ce premier numéro, notre princesse, partagée entre le deuil de ses parents adoptifs (victimes de la folie du général Tarkin, l'assassin d'Alderaan) et ses responsabilités en tant que membre de l'Alliance Rebelle. Et pour éviter de sombrer dans la tristesse, notre chère Leia cherche à se réfugier dans l'action. Seulement, les hauts placés de l'Alliance ne le voient pas de cet œil et cherchent à placer la princesse sous bonne garde, puisque l'Empire a décidé de déclarer la chasse aux survivants d'Alderaan ouverte en guise de politique de la terreur...

 

Avec ce contexte, Mark Waid livre une métaphore plutôt intéressante sur le Plafond de Verre et le patriarcat, ici représentés par les fonctions de Leia et ses supérieurs dans l'Alliance, et offre au personnage un environnement plutôt oppressant contre lequel elle va devoir lutter. A ce titre, il n'est pas étonnant de voir notre princesse trouver un allié féminin dans le rang des pilotes de la Chasse Rebelle. On découvre en effet un tout nouveau personnage en la personne d'Evaan, une jeune femme originaire d'Alderaan qui va accompagner Leia dans sa quête et son envie de défier les ordres de la Rébellion. Un bon point pour Mark Waid, qui semble plus enclin à travailler sur des personnages inédits que sur l'ensemble des héros de la trilogie originale, bien que Luke, Wedge Antilles et même l'amiral Ackbar fassent des apparitions remarquées dans ce numéro.

 

Le sens de l'aventure de Mark Waid (déjà à l'œuvre sur la série Daredevil) et son écriture teintée d'humour nous conduisent alors de pages en pages sans trop d'accrocs. Quelques facilités d'écritures sont à signaler ça et là, et quelques dialogues sonnent un peu faux, mais dans l'ensemble, ce numéro est très agréable à lire et pose des enjeux plutôt frais par rapport à ce que Disney a à nous proposer depuis Star Wars #1. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des dessins de Terry Dodson, qu'on a connu bien plus en forme. Ici, le dessinateur, qui a récemment travaillé sur Uncanny X-Men et Teen Titans Earth One, semble avoir bien du mal à parfaire ses cases, et l'absence de fonds ou des visages ratés ne trompent pas : Dodson ne se foule pas trop. Seulement, dans sa fainéantise (ou son incapacité à rendre de meilleures planches à temps) le dessinateur s'inventerait presque un nouveau style, beaucoup plus cartoon, qui, par chance, colle merveilleusement bien à ce titre plutôt girly. Certaines planches sont ratées, c'est certain, mais d'autres fonctionnent paradoxalement assez bien dans cette association de traits épais et de designs tout droit sortis d'un dessin animé.


Amusant, plutôt agréable à lire et plein de promesses, Princess Leia semble être le premier titre Star Wars de Disney à éviter la superficialité. Il faut dire que ce numéro un peut compter sur une certaine indépendance par rapport aux autres séries, une équipe créative réellement all-star et un personnage culte. L'approche féministe du protagoniste, combinée à un humour assez girly, donne d'ailleurs à ce numéro une saveur unique mais respectueuse de la trilogie originale. En somme, seuls les dessins, inégaux, ne rendent pas honneur au titre. Un single qui reste très solide et qui pourrait bien inaugurer une série de comics dépassant leur simple condition de produits dérivés.