Critiques

Spire - Tome 1, la critique

Par -- David --
29 mai 2017
Spire - Tome 1, la critique
On a aimé
• Une intrigue pleine de rebondissements
• La création d'entreprises à la sauce space opera
• Les personnages
On n'a pas aimé
•Certaines tensions entre les personnages qui s'essoufflent trop vite
• L'auteur du dernier complot

À la suite d’un accident à l’atterrissage de leur vaisseau spatial, les deux survivants Lenoor et Hummel découvriront l’injustice qui frappe Arrhenius, une colonie sous-développée et mal desservie par les principales entreprises de transports interstellaires. La situation donnera l’idée à Lenoor de monter une société qui aura pour vocation de se rendre dans ces mondes délaissés par les puissantes compagnies de fret. Cette initiative ne se fera pas sans heurts, les grands groupes ne voyant pas d’un très bon œil cette nouvelle concurrence.

Voilà une pierre de plus dans l’univers des Portes de Vangk que bâtit Laurent Genefort. Nul besoin d’avoir lu ses précédents ouvrages pour découvrir et apprécier ce livre. Chaque roman fait office de sésame pour pénétrer dans son monde. Après Étoiles sans Issue publiées cette année par l’écrivain et chroniquées ici même, Ce qui relie ouvre le cycle en trois tomes de Spire aux éditions Critic. L’auteur nous convie dans une aventure basée sur une idée simple, la naissance et l’expansion d’une compagnie de transport interstellaire.

"La vie d’une entreprise dans un space opera !" De prime abord, le concept peut vous sembler quelque peu déconcertant, voire ennuyeux, sauf si l’on se révèle accroc à la chaine Bloomberg TV, que l’on ne conçoit pas un petit déjeuner sans éplucher les pages financières des journaux ou que la simple évocation du modèle économique allemand ou de la banque Goldmann Sachs vous retourne les sens.
Le premier tome de Spire ne se veut pas comme une transposition d’un livre de gestion assaisonné à la sauce science-fiction. La vie d'une entreprise n’est pourtant pas un prétexte pour l’auteur, elle lui sert de chair pour bâtir son récit. Elle donne son originalité au roman, mais l’aventure reste le maître mot. L’écrivain utilise tous les codes du space opera pour déployer une histoire haletante.

Laurent Genefort invente des personnages solides dont on comprend les intentions et que l’on a plaisir à suivre de page en page. Lenoor et Hummel les deux premiers protagonistes par qui nait l’entreprise sont poussés par des idéaux sains. Ils tentent de faire vivre un rêve commun malgré la tourmente. Au fur et à mesure que la compagnie s’agrandira, ils seront rejoints par d’autres individus qui prendront une place importante dans le récit.
Tous les personnages sont héroïques à leur manière. Ils semblent tous portés par de nobles intentions, c’est ce qui donne une coloration positive à ce roman, même si l’on devine que derrière les apparences certains d’entre eux pourraient se révéler plus retors. L’auteur plante d’ailleurs les graines de tensions qui pourraient exploser dans les volumes suivants.

Le premier tome de Spire démontre s’il le fallait que Laurent Genefort est l’auteur francophone incontournable pour tous les amoureux de space opera. L’écrivain maitrise à merveille la musique d’une bonne intrigue. Il y insère du mystère, relance avec des rebondissements tout en laissant l’histoire vivre pour qu’elle reste organique. On suit la vie de cette entreprise de transport interstellaire sur plusieurs années avec plaisir grâce à sa kyrielle de personnages tous plus attachants les uns que les autres.

Ce qui relie nous offre enfin la première quête Fed Ex que l’on peut aborder avec délectation !