Star Trek Discovery S1E13 : Pour l'Empereur !

Visiblement, les équipes de la série de CBS All Access et Netflix ne veulent pas nous laisser respirer et enchaînent cette semaine les surprises et les moments choquants pour le plus grand plaisir des spectateurs, moins ceux qui ont déjà tout deviné ou ceux qui ont un petit peu de mal à suivre la série et son rythme assez hasardeux.

Le passé est un prologue est à l'image de tous les embranchements de Discovery : a chaque nouveau twist digne de ce nom, la série joue les grenouilles voulant se faire plus grosses que le bœuf. La réalisation, ici assurée par Olatunde Osunsanmi, comme l'écriture martèlent ainsi un "regarde comme c'est surprenant" qui finit par nous faire décrocher, ou nous fait remarquer le développement bien pauvre des arcs narratifs de Star Trek Discovery et de ses personnages souvent incomplets.

 

 

Le capitaine Lorca est officiellement passé dans un autre camp. Une approche qui aurait pu donner lieu à un changement de dynamique intéressant pour la série, mais au final, ni le jeu de Jason Isaacs ni l'écriture de cet épisode marquent la différence, et l'opus tournerait presque à vide s'il n'y avait pas quelques passages un rien badass pour nous sortir de notre torpeur.

 

C'est bien peu, à l'échelle d'un épisode chargé en rebondissements et en contre-rebondissements, qui ont tout le mal du monde à générer autre chose qu'un petit "oh" chez le spectateur. Et ce malgré quelques petites répliques savoureuses et un sous-texte assez intéressant sur l'écologie, qui prolonge enfin les idées installées en début de saison, à propos de la technologie du Discovery.

 

Seulement, comme toujours, la série tartine et étale, comme quand Saru, une nouvelle fois mis en avant dans cet épisode, se lance dans un discours à peine déguisé sur les énergies renouvelables. Une percée du caractère utopique de Star Trek au beau milieu d'un épisode plus guerrier, mais une percée pas subtile pour un sou.

 

 

Moralité, l'ensemble se laisse toujours apprécier pour ses quelques fulgurances mais l'écriture est placée sur le même rail depuis de trop nombreuses semaines. Pour nous, c'est le rail d'un train qui manque franchement de panache, mais pour les scénaristes, le rail en question est visiblement celui d'un grand huit qui file à toute vitesse. Une dichotomie qui fait du mal à Discovery, série qui n'arrive pas à rester cohérente d'une semaine à l'autre - vous vous souvenez de Tyler ?

Attention spoiler ! Malgré ces défauts, l'épisode a l'avantage de faire avancer d'un grand coup l'histoire en tuant le capitaine Lorca, pris d'un hybris certain dans cet opus. Le personnage a le mérite de rester cool en toutes circonstances et même si sa mort reste prévisible, on ne pouvait choisir meilleur moment cette semaine.

 

Pas tellement parce qu'il est beau, bien filmé ou incarné, mais plutôt parce que la mort de notre cher capitaine semble être une nouvelle étape dans le labyrinthe de rebondissements de Discovery. Après tout, la plupart des personnages morts sont revenus dans la série d'une manière ou d'une autre, et je ne serais pas étonné de revoir Lorca d'une manière ou d'une autre dans la série !

 

Avec son côté série B assez rigolo, l'épisode nous fournit un paquet de punchlines, la plupart venant des personnages belliqueux que sont l'Empereur et Lorca. Mais l'alter ego de Jason Isaacs a battu Georgiou à son propre jeu dès l'introduction en discutant avec son bras droit : "They told us you were dead? And you believed them?" - une réplique qui donnait tout de suite le ton.

 

Voilà pour cette semaine. A mardi prochain pour 9 mois d'avance dans notre univers favori !