
On a aimé
• Les liens à Rogue One
• L'écriture à la Gillen
• Quelques bons passages
• L'écriture à la Gillen
• Quelques bons passages
On n'a pas aimé
• Les photoshopages de Larroca
• Des planches affreuses
• Des personnages clichés
• Des planches affreuses
• Des personnages clichés
Depuis son retour chez Marvel, Star Wars est une licence de comic book plutôt étrange. Tantôt chouchoutée par ses auteurs, tantôt massacrée par son éditeur et souvent placée en pilotage automatique en attendant un saut créatif en hyper-espace, la franchise a une vie houleuse. Et le dernier remous en date nous vient de Star Wars #38.
Pourquoi cette critique après 37 numéros ? Pour la simple et bonne raison que Kieron Gillen, auteur britannique déjà connu pour Darth Vader et Doctor Aphra (peut-être la meilleur série Star Wars du moment) reprend ici le flambeau qui était tenu par Jason Aaron. Une nouvelle plutôt bien accueillie par les fans de la saga, qui sur la durée, ont appris à pardonner les folies du scénariste pour apprécier sa verve et ses trouvailles en tous genres.

Sur le long terme, la série Darth Vader s'est en effet montrée plus intéressante que son penchant généraliste intitulé Star Wars, bien trop routinière malgré des arcs narratifs plus originaux comme ceux qui se plaçaient dans le camp impérial. Moralité, on attendait un Gillen en forme, et un titre Star Wars dépoussiéré.
D'un côté, nous sommes plutôt servis. Le britannique met une nouvelle fois son talent de dialoguiste au service de son histoire, qui se déroule assez bien dans cette introduction. Il faut dire que le scénariste peut compter sur l'une des parties les plus intéressantes de Rogue One, à savoir, la planète Jedha, pour nous mettre l'eau à la bouche.

Ajoutez à cela une nouvelle réflexion sur les limites de l'Alliance Rebelle et les positions politiques de ses concurrents, comme les fameux Partisans, ici inspirés par le sacrifice de Saw Gerrera - nous sommes toujours entre les épisodes IV et V de la saga - et vous obtenez assez de matière pour un arc prometteur.
Seulement, tout est gâché par un Salvador Larroca une nouvelle fois placé aux commandes d'une série Star Wars par défaut. Une fâcheuse habitude qu'il serait temps de voir disparaître chez les éditeurs Jordan D.White et Heather Antos. D'autant que le dessinateur fait de moins en moins d'efforts.

Ses visages, calqués sur des photos des acteurs (on vous laisse apprécier le carnage ci-dessus), sont de plus en plus affreux, et indignes d'un titre Star Wars, tout simplement. Et ce n'est pas tellement sur la composition que Larroca se rattrapera, puisque ses planches sont une nouvelle fois découpées de manière archi-classique. Moralité, s'il faut attribuer quelques bizarreries aux habitudes de Gillen - on pense au vilain impérial par exemple - les dessins ne sont vraiment pas à la hauteur de ce que peut proposer la saga visuellement, quel que soit le média.
Malgré quelques bons passages, une matière intéressante pour l'arc à venir, centré sur les conséquences de Rogue One et des dialogues assez bien écrits, ce Star Wars #38 est loin d'être le dépoussiérage qu'on attendait pour le titre. La faute, surtout, à un Salvador Larroca si limité qu'on se demande encore comment il a le droit de dessiner du Star Wars. Bref, il devient urgent pour Marvel de se poser quelques questions sur la gestion de l'une de ses plus précieuses licences.