Critiques

Star Wars Annual #1, la review

Par Republ33k
9 décembre 2015
Star Wars Annual #1, la review
On a aimé
• Un nouveau personnage
• L'ambiance thriller
• Une lecture efficace
On n'a pas aimé
• Les dessins franchement limites
• Tout à fait anecdotique
• Marvel gaspille des opportunités

Star Wars n'échappe pas aux traditions du marché du comics, même si le nom de la saga suffit, à lui seul, à vendre des fascicules par palettes entières. À ce titre, Marvel augmente la mise dans les rayons des comics shops avec Star Wars Annual #1, numéro indépendant qui arrive à point nommé, une semaine avant la sortie d'un certain The Force Awakens. Mais plutôt que de capitaliser sur la sortie du film de J.J.Abrams, ce titre rejoint les déjà nombreuses œuvres situées entre les épisodes IV et V de la saga.

D'emblée, on ouvrira ce premier numéro avec un petit a priori, donc. Avec les séries Star Wars et Darth Vader, Marvel et ses auteurs remplissent des parenthèses tout en évitant de toucher aux éléments immuables que sont les événements d'Un Nouvel Espoir et de l'Empire Contre-Attaque, ce qui donne à ces titres un côté anecdotique aussi prononcé qu'assumé, tant Jason Aaron et Kieron Gillen s'amusent à faire n'importe quoi sur leurs histoires. Et ici, le second scénariste revient avec une intrigue qui ne met pas en scène un personnage des films Star Wars, ce qui est un moyen de nuancer l'aspect dispensable du fascicule. 

On nous présente en effet un certain Tharius Demo, un agent de la rébellion en forme d'anti-héros, infiltré dans les bons cercles de Coruscant depuis quelques années déjà. Tant bien que mal, il tente d'aider les rebelles et la Princesse Leia en réalisant des missions à haut risque, comme sauver des sénateurs anti-Impériaux, puisque c'est tout le sujet de cet épisode. Seulement, cela demande beaucoup de précautions, et un jeu de manigances permanent. Or par ses mots, Gillen parvient à peine à nous faire ressentir la pression sous les épaules de son personnage, qui sera finalement l'énième héros en devenir d'une saga qui en est déjà pleine à craquer. Dommage, car le sujet, le personnage et sa fonction étaient tous d'excellents moyens pour nous changer les idées après les innovations narratives complètement cartoony de Jason Aaron sur la série centrale - Chewbacca avec un sabre-laser, pour ne citer que ça.

Au lieu de cela, Kieron Gillen nous sert un plat relativement réchauffé, mais toujours efficace, la conscience professionnelle du bonhomme aidant pas mal ce premier Annual. L'ambiance qui se dégage de ce numéro est ainsi fidèle aux codes du thriller, et la lecture se révèle assez agréable. Seulement, tout est convenu. Les fans de Star Wars complètement estomaqués par les inventions de Gillen et Aaron ne s'en plaindront pas : aucun risque n'est pris dans ce numéro spécial, qui aurait pu faire usage de sa forme pour être un peu plus pointu. Mais une nouvelle fois, Marvel ne se pose pas les bonnes questions et place les artistes, les personnages et les sujets au mauvais endroit, au mauvais moment.

 

À la rigueur, on aurait pardonné la paresse du titre si ses dessins étaient plus inspirés. Seulement, Angel Unzueta, le dessinateur, n'est visiblement pas au niveau. La moitié des cases de ce numéro sont tout simplement vides et comblées tant bien que mal par les aplats de couleurs de Paul Mounts, et l'ensemble manque à la fois de technique et de singularité. A l'exception d'une pleine page assez efficace, ce numéro s'avérera donc assez fade à l'œil quand il n'est pas, hélas, tout simplement raté. Si John Cassaday sur Star Wars ou Terry Dodson sur Princess Leia n'étaient déjà pas des références, la barre est ici placée plus bas encore. Et C'est bien dommage, puisque Coruscant, ses personnages et ses environnements appelaient un traitement graphique plus inspiré!

Entre un joli concept traité par dessus la jambe et des dessins qui ne sont franchement pas au niveau d'un triple A se vendant à bien plus de 100 000 exemplaires par mois, Marvel est loin de nous gâter avec cet Annual de Star Wars qu'on oubliera dès la semaine prochaine. Regrettable, car le personnage et les idées installés ici n'étaient pas mauvais. Mais avec un peu de chance, on retrouvera notre espion dans les séries régulières d'ici quelques mois.