
• Un numéro qui transpire de références
• Larroca en forme...
• Une continuité forcée entre les titres Star Wars de Marvel
• ... mais pour combien de temps ?
Avec un million de copies probablement vendues pour Star Wars #1 (bon, il faut prendre en compte sa tétra-chiée de couvertures variantes), la Maison des Idées sent de plus en plus le pouvoir de la Force étendre son influence sur elle et espère bien que le succès va continuer à être au rendez-vous pour que ses caisses se remplissent tranquillement. Marvel doit d’autant plus se frotter les mains qu’aujourd’hui sort sa toute nouvelle série focalisée sur le plus grand des méchants (et le plus asthmatique de tous), Darth Vader ou Dark Vador selon le bon vouloir de chacun. Même si on sera tous d’accord pour dire que Chiktaba à la place de Chewbacca, ce n’est pas possible.
Retournons à notre mouton de l’espace puisque la version robotisée et un poil cramée (et avec des membres en moins) d’Anakin Skywalker a aujourd’hui le droit à sa propre aventure avec cette nouvelle ongoing confiée à un duo d’artistes qui a fait ses preuves chez Marvel, Kieron Gillen et Salvador Larroca. Prenant place directement après la déculottée du suppôt de Palpatine lors de la bataille de Yavin et sa petite séance de vrille dans l’espace après un coup de blaster du Faucon Millenium bien placé (et qui lui aura sûrement valu quelques renvois dans son casque), Darth Vader #1 nous montre comment le Jedi déchu passe du rang de grand chouchou de l'Empereur à celui de canard boiteux. Vador a certes perdu de sa superbe mais le Sith compte bien régler le problème en étranglant quelques gorges si nécessaire afin d’être de nouveau craint par tous et aussi puissant que dans l’Empire Contre-Attaque.
• Retrouvez notre critique de Star Wars #1
Tout comme avec la série Star Wars de Jason Aaron et John Cassaday, on sent à première vue que même si la continuité de l’Univers Étendu a été effacée pour mieux être reconstruite, il faudra probablement attendre la sortie de Star Wars VII : Le Réveil de la Force avant de voir de véritables épopées voir le jour en comicbooks. Ici, l’histoire de notre cher Seigneur Noir se cale entre deux films canoniques, ce qui laisse déjà présager du peu de conséquences qu’elle aura au final. Pourtant, Marvel tient à jouer le jeu de l’Univers Étendu en présentant dès ce premier numéro quelques liens avec la série Star Wars puisque les deux se déroulent à la même période. Un point qui risque pourtant d’être rapidement délicat à gérer ou qui sera vite mis de côté par l'éditeur. Vador évoque en effet ici la fin de l’aventure de Luke sur Cymoon 1, aventure qui n'est pas encore terminée du côté de la série Star Wars.
Mais ce premier numéro de Star Wars: Darth Vader est véritablement une bonne surprise dans sa narration qui, sans poser d’enjeux massifs, semble tout de même amorcer des pistes très intéressantes pour la suite. Kieron Gillen dépeint en effet un Lord Vador en position de faiblesse qui va devoir, en seul rescapé, essuyer les plâtres de la destruction de l’Étoile Noire et prendre conscience que l’Empereur Palpatine ne tolère que très peu l’échec, d’autant plus lorsqu’il s’agit de la perte d’une arme qui aurait facilement pu asseoir son autorité sur toute la galaxie et calmer pour de bon l'Alliance Rebelle. Le Jedi déchu devra donc (re)gravir les échelons pour retrouver sa toute puissance tout en apprenant à se méfier de son mentor, dans la plus pure tradition de l’Ordre Sith et de ses trahisons à répétition. Mais Kieron Gillen n’oublie pas les origines du personnages pour autant en lui offrant un petit passage sur sa planète natale, Tatooine, ce qui va évidemment réveiller quelques vielles douleurs...
Là où le doute est permis avec ce premier numéro, c’est assurément sur le dessin de Salvador Larroca. Le dessinateur espagnol n’est pas sans talent mais sa flemme légendaire prend souvent le pas sur son trait qui accuse le coup au fur et à mesure de la sortie de ses séries : le dernier exemple en date restant Cable and the X-Force. Une fois de plus, l’artiste nous fait donc le coup en livrant un premier numéro assez agréable à parcourir, d’autant plus qu’il met en images un Dark Vador assez massif (qui a cependant tendance à briller un poil trop avec la colorisation d’Edgar Delgado). Mais Larroca est visiblement lui aussi un fan averti de Star Wars puisqu’il ne peut s'empêcher de glisser ici et là des références à l'univers de George Lucas, notamment lors d'un bref passage sur Coruscant qui rappellera quelques souvenirs. Il faut d’ailleurs avouer que les auspices commencent sous leur meilleur jour avec des premières pages (en galerie) en parfait hommage au début du Retour du Jedi et l’arrivée de Luke Skywalker chez ce bon vieux croulant de Jabba le Hutt. Pourtant, tout n'est pas parfait et l'ensemble manque parfois de précision et de dynamisme, voire d’ambition dans le découpage des cases de ce premier numéro qui reste assez classique.
Star Wars : Darth Vader #1 est une bonne pioche et une meilleure lecture que Star Wars #1 et #2. Beaucoup porté sur l’action pour se focaliser sur Dark Vador en proie au doute, la série de Kieron Gillen et Salvador Larroca promet d’offrir une nouvelle vision de l’Empire et de son commandement sur Coruscant par un Empereur qui sent peu à peu son pouvoir lui glisser des mains après 20 ans de règne. Reste maintenant à voir si le titre parviendra à s’émanciper ou si Marvel continuera à le lier avec la série principale de la Guerre des Étoiles (pour se faire un max de crédits républicains). Si vous hésitez cependant à vous jeter sur la V.O, je ne saurais que trop vous conseiller d'être patient et d'attendre l'arrivée de ces titres en kiosque et en V.F chez Panini Comics.