Critiques

Star Wars Rebels, la critique de la première saison

Par Republ33k
3 mars 2015
Star Wars Rebels, la critique de la première saison
On a aimé
• Le fan service bien dosé
• Le plein de concepts ludiques
• L'inquisiteur, vilain charismatique
On n'a pas aimé
• La direction artistique douteuse
• Un manque d'enjeux
• Trop enfantin parfois

Diffusé hier soir sur Disney XD, le season finale de Star Wars Rebels nous permet de tirer un petit bilan sur le premier produit Disney estampillé Star Wars, qui pour rappel, avait précipité la chute de The Clone Wars tout en récupérant ses équipes artistiques, Dave Filoni, créateur des deux séries, en tête. 

Annoncée en 2013, quelques mois après le rachat de Lucasfilm par Disney, la série, nous le savons désormais, a donné le ton pour le futur de la licence Star Wars : un retour aux sources qui s'est traduit, dans le cas de Rebels, par une intrigue se déroulant entre les épisodes III et IV de la saga. Elle n'a pourtant jamais été reconnue par les fans comme un véritable événement Star Wars, puisque c'est tout juste si nous la considérons comme un amuse-gueule sympathique en attendant The Force Awakens. Mais c'est sans doute le meilleur moyen de l'apprécier. 

 

Car, douze épisodes plus tard, difficile de s'emballer autour de cette série animée qui a rarement atteint la vitesse de croisière à laquelle nous avait habitué la dernière saison de Star Wars : The Clone Wars. A croire que Dave Filoni et ses équipes n'ont pas mis leur expérience au service de ce produit lancé à la hâte. Premier bémol pour Star Wars Rebels, la série ne pouvait pas s'extraire de l'héritage de The Clone Wars, et par conséquent, elle se privait d'emblée d'un grand nombre de spectateurs. L'héritage The Clone Wars, parlons-en, c'est cette direction artistique plutôt douteuse qui veut que les personnages aient l'air faits de plastique et de couleurs atroces. C'est aussi une animation plutôt rigide et en tous cas peu inspirée, même si de ce côté-là, quelques efforts ont été fournis. Moralité, les détracteurs de The Clone Wars ou ceux pour qui la barrière visuelle sera rédhibitoire ne pourront tout simplement pas apprécier Rebels. Une règle imparable en forme de balle dans le pied pour Disney et Filoni, qui n'essaieront jamais de séduire un nouveau public, et n'iront donc jamais tenter l'originalité.

Mais dans sa direction artistique maladroite, Rebels parvient à nous arracher quelques sourires. Si des personnages comme Sabine sont tout simplement toxiques pour nos yeux, d'autres semblent avoir été conçus pour la série. C'est le cas de tous les antagonistes impériaux notamment : Stormtroopers, officiers à la casquette et aux pantalon bouffant, pilotes de TIE... Tous profitent d'un look d'enfer que seul l'exagération derrière les designs de Rebels pouvait fournir. A croire que l'esthétique de la trilogie originale convient plus à Rebels qu'à The Clone Wars. Nos petites mirettes seront donc parfois ravies par des batailles spatiales ou des gunfights plutôt inspirés où se mélangent la 2D, la 3D typique des séries Filoni et une certaine science de l'exagération. Et il n'en faudra surement pas plus pour épater les curieux.

 

Nous en venons donc très logiquement à une caractéristique essentielle de Rebels : son fan service permanent. Si le pilote de 45 minutes s'était montré plutôt discret sur ce point, on sentait déjà une certaine envie de la part des animateurs et des dialoguistes : il fallait rendre hommage à la trilogie originale. Et pour le coup, là où elle aurait pu sombrer dans une bouillie d'easter-eggs, la série fait preuve d'un certain talent dans l'utilisation de ses références et autres clins d'œil. On notera des répliques cultes de la trilogie originale qui collent parfaitement aux situations développées par les épisodes, quelques caméos plutôt sympathiques (Frank Oz en Yoda, notamment) et des combats assez prenants. En effet, si les premiers épisodes se limitaient à des gunfights au pistolaser (les Stormtroopers n'étant toujours pas fichus d'atteindre leur cible), les suivants ont vite embrayé sur du duel au sabre-laser d'un excellent acabit, avec une animation plutôt convaincante. 

On trouvera au centre de cette qualité majeure de Rebels le nouveau vilain introduit par la série : L'inquisiteur. Agent de l'Empire assez versé dans les arts de la Force pour traquer les Jedi mais trop limité pour devenir une menace pour sa faction, ce méchant, natif de la planète Utapau, s'est imposé à grands coups de voix caverneuse (Jason Isaacs, alias Lucius Malfoy au doublage) de coups tordus et de poses de duelliste totalement badass. Sans oublier son improbable sabre-laser/double sabre-laser/hélice-laser qui a fait hurler tous les fans mais qui est beaucoup trop fun pour être détesté. Ce n'est d'ailleurs pas le seul ajout notoire importé par Rebels, qui semble compenser son overdose de fan service par de nouveaux objets, personnages, blasters et vaisseaux qui pourraient bien nous préparer, entre les lignes, à l'avenir de Star Wars. En tous cas, en reprenant l'exemple des sabres-laser, on voit bien que Disney n'hésite pas à pousser les armes emblématiques de la saga dans une direction totalement inédite et qui ne craint pas la surenchère

Se reposant sur ses acquis que sont la direction artistique de The Clone Wars, la structure des films Star Wars et l'esthétique de la trilogie originale, Rebels est une série animée sympathique mais trop fainéante (ou pas assez ambitieuse) pour briller. Toutefois, quelque chose nous dit que le season finale n'introduit pas deux personnages emblématiques de la saga pour le simple plaisir des fans : la seconde saison de la série pourrait gagner en intensité et en enjeux. Et on sera alors ravis de suivre les aventures d'Ezra et de sa bande, des personnages désormais plus matures et entourés par des concepts qui les dépassent.