
On a aimé
• De vraies bonnes intentions
• Des influences puisées bien plus loin qu'Amblin
• Un show qui se dévore avec plaisir
• Winona Ryder for ever.
• Des influences puisées bien plus loin qu'Amblin
• Un show qui se dévore avec plaisir
• Winona Ryder for ever.
On n'a pas aimé
• Appliquer, c'est bien. Créer, c'est mieux.
• Le déluge de références gratuites
• Une intrigue sans surprises
• Un show pas loin d'être excellent
• Le déluge de références gratuites
• Une intrigue sans surprises
• Un show pas loin d'être excellent
Nouvelle sensation Netflix prête à faire oublier Marseille à tous les amoureux des "créations originales" du service de streaming, Stranger Things embarque dans son sillage des millions de spectateurs conquis par le fix de nostalgie qu'offrent les frères Duffer au travers de leur première création majeure. Attention toutefois : l'abus des bonnes choses entraîne souvent quelques désagréments et s'il est important de rappeler la chance que l'on a d'avoir une telle série pour passer ses longues soirées d'été, les deux scénaristes pourraient bien frôler l'overdose avec 8 épisodes qui peinent à décoller.

Stranger Things, souvent présenté comme le fils nostalgique d'Amblin, n'est pas qu'un descendant des Goonies. Evidemment, si la structure d'une bande de gamins en quête d'un secret extraordinaire nous rappelle les plus belles heures de Steven Spielberg, la série ratisse beaucoup plus large et c'est là l'une de ses premières qualités. Forts de leur amour pour (retenez votre souffle) Lovecraft, John Carpenter, Ridley Scott, Guillermo Del Toro, Brian De Palma, Katsuhiro Otomo, Philip K. Dick, David Cronenberg, Stephen King, Sam Raimi, John McTiernan et beaucoup d'autres géants de l'imaginaire, les deux créateurs du show prouvent qu'ils connaissent leurs classiques sur le bout des doigts.
Se permettant même d'aller (toujours) plus loin dans la référence, les frères Duffer font du show une lettre d'amour aux artisans incontournables de l'époque, de Richard Greenberg et ses logos iconiques à Dan O'Bannon, véritable légende du script à Hollywood. Simplement, quand la série ne fait pas qu'emprunter des codes pour mieux les moderniser et les retravailler mais verse carrément dans la copie à l'image de cette scène d'Under The Skin de Jonathan Glazer reproduite sans état d'âme ni véritable justification, le spectateur est en droit de se poser la question de la plus-value de Stranger Things au delà de la dose bienvenue de nostalgie et du high-five permanent qui se crée entre son équipe créative et nous.
Et c'est bien là que se pose un problème : il n'y en a pas. Hyper à l'aise pour mélanger des tonnes d'influences et 30 ans de cinéma en une mini-série, ce qui constitue déjà une petite prouesse en soi, les frères Duffer oublient de nous marquer par une prise de décision inédite, que ce soit dans l'écriture ou dans la réalisation ; souvent, elle aussi, trop copiée/collée plus qu'inspirée. Tout le monde ne sera pas gêné par cet aspect, j'en suis bien conscient, mais lorsqu'un show ne réserve littéralement aucune surprise dans son visionnage et ne se transcende jamais, difficile pour ceux qui ça embête de laisser passer un tel biais.
Et c'est bien là que se pose un problème : il n'y en a pas. Hyper à l'aise pour mélanger des tonnes d'influences et 30 ans de cinéma en une mini-série, ce qui constitue déjà une petite prouesse en soi, les frères Duffer oublient de nous marquer par une prise de décision inédite, que ce soit dans l'écriture ou dans la réalisation ; souvent, elle aussi, trop copiée/collée plus qu'inspirée. Tout le monde ne sera pas gêné par cet aspect, j'en suis bien conscient, mais lorsqu'un show ne réserve littéralement aucune surprise dans son visionnage et ne se transcende jamais, difficile pour ceux qui ça embête de laisser passer un tel biais.
De très bonne foi avec leur volonté de proposer un best-of de vos madeleines de Proust, les deux frères s'en tirent quand même avec les honneurs, dans la mesure où c'est bien la première série sans la moindre surprise que je me surprend à aimer sincèrement. En effet, la passion déployée dans sa création crève l'écran et son rythme faussement haletant nous maintient en éveil pour une belle session de binge-watching comme on les aime.

Impeccable au casting (particulièrement quand celui-ci puise dans Hannah Montana le film pour aller chercher Natalia Dyer), Stranger Things peut s'appuyer sur le retour en grâce d'une Winona Ryder qui ne fait pas l'unanimité à en croire les retours sur les réseaux sociaux, que j'ai trouvé personnellement au top de sa forme après son passage chez David Simon pour Show Me A Hero. Forte de dialogues qui sonnent vrais et d'un rôle de mère aussi forte que dépassée puisé directement chez Juan Antonio Bayona, la star d'Edward aux mains d'argent et de Beetlejuice s'impose de nouveau comme une valeur sûre d'Hollywood. Du côté des enfants, on notera évidemment la prestation de Millie Bobby Brown (Eleven) sans oublier l'adorable Gaten Matarazzo (Dustin), Sam Gamgee de substitution devant l'éternel. Enfin, David Harbour, aperçu dans Quantum of Solace ou Strictly Criminal remporte l'award du meilleur personnage de la série dans la peau du Sheriff Hopper, même s'il s'agit sans aucun doute du développement le plus prévisible du show.
C'est d'ailleurs davantage au travers des acteurs que du scénario rallongé à l'extrême par des pirouettes que l'on voit venir à des kilomètres (mention spéciale pour le cliffhanger de l'épisode 3 et le contenu de l'épisode 4, parfaits pour rallonger la série sans la faire avancer d'un pouce) que les thèmes les plus intéressants de la série vont se développer, et là aussi les frères Duffer essayent de tout faire rentrer.
Amour adolescent et affres du lycée, monoparentalité, amitié, trauma, conspiration étatique et foi aveugle sont autant de sujets correctement développés, là aussi sans jamais se transcender. En ressort une série diablement efficace mais qui laisse beaucoup de ceux qui la finissent sur le carreau, devant l'absence totale et assumée de véritables retournements. Reste un bon burger bien coupable pour se replonger dans ce qu'on aime par dessus tout, qui n'aura jamais la saveur d'un plat original.
Amour adolescent et affres du lycée, monoparentalité, amitié, trauma, conspiration étatique et foi aveugle sont autant de sujets correctement développés, là aussi sans jamais se transcender. En ressort une série diablement efficace mais qui laisse beaucoup de ceux qui la finissent sur le carreau, devant l'absence totale et assumée de véritables retournements. Reste un bon burger bien coupable pour se replonger dans ce qu'on aime par dessus tout, qui n'aura jamais la saveur d'un plat original.

À
trop vouloir jouer la carte et le joker de la nostalgie, Stranger Things oublie en chemin de devenir une série inoubliable par ses propres moyens. Pourtant, le premier projet porté haut par les Duffer Brothers, deux scénaristes prometteurs du film de genre Hollywoodien, fonctionne à merveille le temps de huit épisodes, si tant est que l'on accepte de se laisser porter et de ne surtout pas prendre le risque de trop décortiquer les actions de nos héros et d'enquêter à leurs côtés. En résulte un vrai petit bonbon de nostalgie pour les amoureux du cinéma des années 80, déjà gâtés ces dernières années par bon nombre de projets hommages à cette période sacrée, faut-il le rappeler.
On reste quand même sur le qui-vive pour une très probable saison 2, après le petit carton d'estime engendré par la série Netflix de l'été.
On reste quand même sur le qui-vive pour une très probable saison 2, après le petit carton d'estime engendré par la série Netflix de l'été.