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Dossier Premium : Le cinéma d'horreur espagnol

Par Alfro
23 janvier 2015

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Le cinéma d'horreur espagnol constitue une anomalie dans le paysage culturel européen, par sa longévité et son impact sur le genre. Si l'on excepte les Britanniques, qui en bons insulaires représentent toujours une exception culturelle, les pays européens ont souvent boudé ce cinéma. Cinéma de genre à peine considéré en France ou en Allemagne, période faste depuis longtemps révolue en Italie qui inventa pourtant le Giallo, l'horreur a su trouver en terres ibériques un havre de paix.

Dossier Premium : Le cinéma d'horreur espagnol
1 - L'Horreur expressive
2 - Après la Movida
3 - Un nouveau millénaire au sommet de l'angoisse
1. | L'Horreur expressive

L'horreur espagnole va connaitre un précurseur, un maître en la matière qui va influencer toute une génération de cinéastes derrière lui. Cet homme n'est autre que Jesus Franco, que l'on connait pour ses films érotiques qui doivent beaucoup au Marquis de Sade mais aussi pour ses films d'horreur dont il sera l'un des plus fiers représentant dans les années 60 et 70.

Tout va véritablement commencer en 1962 pour lui, avec la sortie de L'Horrible Dr. Orloff où déjà il associe un érotisme dérangeant et une épouvante graphique, encore très inspiré de l'expressionnisme d'un Fritz Lang. Cette histoire d'un chirurgien qui enlève des jeunes femmes pour pouvoir leur prendre des bouts de peau afin de rendre son visage à sa fille défigurée va le mettre sur le devant de la scène.

Cela va lui permettre d'attirer l'intention de studios anglais qui vont lui confier des films de la saga de Fu Manchu où il dirigera Christopher Lee. Il retrouvera ce dernier en 1970 pour réaliser l'un des films les plus importants de l'époque : Le Comte Dracula. Il va découvrir après cela l'actrice Soledad Miranda qui va l'inspirer pour de nombreux films qui associent érotisme et horreur, comme L'Héritage de Dracula.

C'est aussi à cette période que vont apparaître les Templiers morts-vivants, dans La Révolte des Morts-Vivants d'Amando de Ossorio. Celui-ci va développer toute une franchise autour de ces personnages, faisant de lui une sorte de George Romero espagnol. Il n'en aura pas le talent mais va avoir la bonne idée de développer tout un pan du cinéma de genre en Espagne qui restera influencée par cette saga. Les années 70 vont alors voir les films de morts-vivants se multiplier.

Notons aussi un film superbe, L'Esprit de la Ruche, qui servira notamment d'inspiration à Guillermo del Toro. Sorti en 1973, ce film de Victor Erice montre deux sœurs traumatisées par la vision du film Frankenstein. L'une d'elles va se rejouer Frankenstein dans son esprit, l'autre va être persuadée que la créature existe et va partir à sa recherche. L'imagination pour fuir la réalité encore plus horrible, on comprend que le réalisateur du Labyrinthe de Pan ait été affecté !

 

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