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Please Hollywood #17 : La Horde du Contrevent par Robet Zemeckis

Par Republ33k
4 juin 2015
Please Hollywood #17 : La Horde du Contrevent par Robet Zemeckis

Note de Republ33k : aujourd'hui, ce cher Fabjove revient s'inviter dans Please Hollywood avec une adaptation de la Horde du Contrevent pour le moins singulière. Merci de lui réserver un bel accueil !

Attention. Aujourd'hui au programme : bouquin inadaptable, technologie casse-gueule et réalisateur pas bankable du tout. Vous avez sans doute entendu parler du très alléchant projet cross-media autour de l’œuvre d'Alain Damasio. Mais à travers ces quelques lignes, je vous propose d'imaginer ce que pourrait devenir l'histoire de la Horde passée à la moulinette Hollywoodienne.

Avant-Propos

L'univers de la Horde est, il faut bien l'avouer, extrêmement particulier. De la nature même de ses personnages, de leurs physiques aux décors décrits par la plume d'Alain Damasio, une transposition au cinéma nécessiterait une liberté et un imaginaire qu'un tournage traditionnel ne pourrait peut-être pas offrir. C'est pour ça qu'il est sans doute adapté en ce qui concerne La Horde d'avoir recours au cinéma virtuel, et en particulier à la performance capture.

 

Ainsi, les 23 (+1) membres charismatiques de ce groupe d'élite prendraient vie par l'intermédiaire du jeu des acteurs équipés de combinaisons disposant de capteurs sur l'ensemble du corps qui permettraient aux animateurs de constituer le squelette du personnage à partir de la gestuelle et des émotions transmises par l'acteur, quand la modélisation de celui-ci constituerait une forme de maquillage numérique. Par l'intermédiaire de cette technologie, le tournage est entièrement réalisé dans une forme de studio particulière et peut être extrêmement rapide. N'importe quel acteur peut jouer n'importe quel personnage, et la liberté au niveau des décors est sans limites. Dérogeant peut être avec le propos du livre, cette technologie semble tout de même la plus adaptée à sa transposition sur le grand écran, paradoxalement.

Réalisation

Qui de meilleur pour utiliser cette technologie que celui qui a lutté pour son introduction avant la révolution Avatar ? Évidemment, l'un des inventeurs du blockbuster moderne, Robert Zemeckis. Après la réhabilitation de son studio, ImageMovers, et les succès que seront sans doute son prochain long métrage, The Walk, ainsi que Warcraft, Tintin 2 ou encore la fin de la saga Avatar, on adorerait le revoir réaliser un film en pe-cap, qui aurait sans doute l'intime démesure qui caractérise l’œuvre de l'écrivain français.

 

Ses quelques incursions dans le monde de la science-fiction (la trilogie Retour vers le futur, Contact) ou de la fantasy (Beowulf) ont plutôt été de francs succès artistiques : il fait partie de cette race de réalisateurs qui sait construire un univers, nous y faire croire, et nous raconter une histoire nous confrontant à notre propre rapport à l'imaginaire et à l'inconnu. Évidemment, les thèmes assez complexes développés dans le livre sont difficiles à mettre en articulation dans un film grand public, et seraient sans doute sacrifiés sur l'autel de la clarté et de l'efficacité. Mais avec Zemeckis, nous avons la garantie d'avoir plusieurs films d'aventure, spectaculaires, et au propos humaniste.

Direction Artistique

Sûrement une trilogie, le film serait une gigantesque fresque à l'image du matériau d'origine. La quête absurde de ces 23 hommes et femmes serait retranscrite dans toutes ses dimensions, de l'épique à l'intimiste, tout en dévoilant petit à petit la quasi-mythologie derrière ce monde régit par le vent, et le background de chacun des personnages. Personnages qui, devront avoir de vraies gueules, et auront des designs totalement dingues, entre la fantasy classique et la SF post-apocalyptique. Le film dégagerait ainsi une certaine crasse, même si le travail des modélisateurs serait important, notamment dans le sens du détail qu'il faudra apporter, pour tendre au photo-réalisme.

 

La réalisation et la mise en scène, elles, devraient jouer sur plusieurs tableaux : en permanence service de l'action d'une part, sans jamais se perdre en exposition, sans jamais aucun plan fixe, le film retranscrirait le perpétuel mouvement dans lequel sont les personnages à travers une caméra virevoltante, tout en sachant sporadiquement prendre son temps. Notamment sur des décors qui se voudront assez grandiloquents. Fortement iconisés (par les dialogues, et les cadrages), les personnages devront être évidemment développés lors de scènes plus intimistes et de flashbacks, que l'on espère subtils, où tout passerait dans la mise en scène.

Casting

Le casting devrait être pensé, non pas dans l'apparence des différents acteurs, vous l'aurez bien compris, mais dans leur voix, et ce qu'ils sont capables de produire au niveau du jeu. Par soucis de concision, on ne parlera que des personnages principaux du livre. Le casting sera une donnée importante, dans le sens où l'essentiel de l'émotion, et de l'énergie du récit passe par l'alchimie entre les protagonistes.

 

Tout d'abord, Sov Strochnis, le scribe de la Horde, pourrait être incarné par Tom Hanks. L'acteur habitué de Zemeckis, saura incarner la profonde humanité de celui qui est l'âme de la Horde. Golgoth, le puissant traceur, prendra évidemment vie grâce à Andy Serkis, l'acteur exploitant le mieux les possibilités de la pe-cap actuellement. La brutalité animale voire simiesque dont Golgoth sait faire preuve pourra être insufflée par l'acteur, qui saura aussi reproduire les tics de langage propre au personnage, en, par exemple, adoptant un accent bien dégueu, comme il l'a fait dans Avengers : Age of Ultron.

Le rôle du prince, Pietro Della Rocca, serait lui attribué à Colin Firth, alors que celui d'Erg Machaon pourrait être attribué à Keanu Reeves, action hero le plus sympathique de la décennie. Caracole, qui est en définitive juste l'alpha rappeur, doit être incarné par Donald Glover, le génial Childish Gambino, seul capable d'incarner ce personnage sans âge, dont le prodigieux maniement du verbe est une caractéristique essentielle.

Oroshi Melicerte, autre personnage central serait incarnée par la magnifique Robin Wright, autre habitué des films de Zemeckis, tandis que Jodie Foster serait parfaite en Alme Capys.

En somme, un film qui essaie de rendre justice à la densité visuelle et philosophique de l'œuvre d'Alain Damasio grâce à des technologies de pointes et un casting plus que solide.

Please Hollywood #17 : La Horde du Contrevent par Robet Zemeckis