A l'ombre de la création depuis fort longtemps, Apple avance sereinement vers une logique de production de plus en plus affirmée, calquée sur le modèle bien connu de l'exclusivité. Cible de choix : Amazing Stories, série anthologique lancée par Steven Spielberg en 1985.
Cela fait maintenant de nombreuses années que les majors d'autres secteurs envahissent peu à peu la création, à coup d'achats à millions et d'auto-productions bien en vue. Amazon avait ouvert la porte, Apple s'apprête à l'enfoncer - dans le grand bain depuis peu, les équipes d'un bureau assemblé autour du besoin de promouvoir un contenu exclusif aux plateformes de la marque commencent à dégainer les annonces.
Première acquisition, après avoir tenté de s'offrir le nouveau projet de Ryan Murphy (qui terminera chez Netflix), Apple se paye auprès de NBC le reboot d'Amazing Stories. Pour les plus jeunes, il s'agit d'une série de genre (avec une inclinaison pour la science-fiction et l'horreur) lancée en 1985 par Steven Spielberg.
L'impressionnant track record à la distribution et à la mise en scène avait à l'époque laissé une emprunte durable sur la télévision des années '80, et la série Amazing Stories était régulièrement nommée ou primée aux Emmy Awards annuels. Côté caméra, on parle de Joe Dante, Martin Scorsese, Clint Eastwood, Irvin Kershner, Brad Bird, Robert Zemeckis ou Tobe Hooper - oui, tout ça - et parmi les acteurs, David Carradine, Harvey Keitel ou Christopher Lloyd.
Après que Spielberg ait cherché à relancer la série depuis quelques années, l'idée proposée par Apple serait de rester dans cette posture anthologique, avec aux manettes l'un des maîtres du genre en télévision, Bryan Fuller (qui remet encore à plus tard son urgent besoin de vacances).
On ne sait encore rien sur la date ou les modalités de diffusion de la série. Ce qu'on peut en revanche apprendre de la bouche du Hollywood Reporter est que ce projet ne sera qu'un parmi d'autres propositions "scriptées" (soit, d’œuvres de fiction) ciblées par Apple. La société mettrait en jeu un milliard de dollars dans le secteur, et viserait des grands noms de la télévision à l'image de Vince Gilligan (Breaking Bad) ou Ronald D. Moore (Battlestar Galactica) pour des projets - comme d'habitude - dans la mouvance Netflix et HBO.
A noter que les spécialistes du streaming menés par Reed Hastings investiraient de leur côté six milliards par an pour le contenu exclusif. La concurrence d'Apple ne serait donc pas un simple concours de chéquiers, et peut-être l'occasion de sortir de cette compétition quelques autres excellentes séries à l'avenir.
