On médit beaucoup à propos des capacités créatives du studio Pixar depuis une période SVOD/cinéma qui aura fait défiler chefs d'œuvres (Soul), créations originales (Alerte Rouge) et ratages complets (Buzz l'Éclair). Pourtant, la petite lampe a encore de touchantes histoires à raconter. En témoigne son petit dernier actuellement en salles, Élémentaire, qui se révèle être une histoire d'amour poignante.
L'histoire
Dans un croisement entre Zootopie et Vice Versa, Élémentaire propose un retour aux sources en reprenant un thème cher aux films d'animation (depuis les premiers Disney), à savoir : l'amour. Une thématique qui, si elle peut paraître surexploitée, trouve une forme de second souffle en s'inscrivant dans un contexte social intriguant, entre immigration et héritage culturel, un point fort de la vie du réalisateur Peter Sohn, dont les parents ont connu l'immigration clandestine aux États Unis.
Dans cet univers, l'eau, l'air et la terre ont conçus une ville répondant à leurs besoins établis sur leur environnement de prédilection, hormis pour le quatrième, le feu. Ses habitants, venus de Fireland, doivent ainsi trouver leur place dans un univers qui ne semble pas vouloir leur en laisser. C'est dans cet écrin que vient se lover la romance entre Flam et Flack, respectivement feu et eau, jugés incompatibles par leur culture et leur élément.
Notre avis
Partant de ce postulat classique, Pixar va pourtant rivaliser d'ingéniosité pour illustrer et mettre en image les applications des éléments dans leur environnements. Avec une maestria graphique absolue, les plans contemplatifs s'enchaîne dans cette ville diaprée.
Le photoréalisme de la texture de l'eau entre alors en collision avec nos personnages à l'animation si fluide, dans des chorégraphies dynamiques donnant la part belle à un autre atout du métrage : sa musique. Composée par Thomas Newmann, elle trouve une résonance toute particulière avec l'univers dans un mélange de sonorités orientales, hip hop et pop particulièrement agréable.
En ce qui concerne l'amour avec un grand A, il faut bien reconnaître qu'on n'échappera pas à certains poncifs éculés, malgré la contemporanéité des sujets traités. Heureusement, le tout est contrebalancé par le traitement de l'héritage culturel comme du "fardeau" des nouvelles générations d'immigrés, un sujet personnel du réalisateur qu'il exploite de manière ludique tout du long.
Ainsi, Élémentaire confirme que le studio à la lampe est encore capable de nous émerveiller, pour notre plus grand plaisir.