Hier s'achevaient les Utopiales, avec son lot de lauréats, qui sont pour nous autant de personnalités et d'artistes à découvrir. Jetons donc un oeil vers ces heureux vainqueurs ! Nous nous contenterons ici des prix littéraires ; pour le cinéma (courts et longs métrages) et le jeu de rôle, rendez-vous sur le site des utopiales.
- Jean-Pierre Dionnet a reçu le prix extraordinaire des utopiales, prix crée en 2015 pour récompenser l'ensemble d'une carrière dans le domaine de la science-fiction.
En 1974, Dionnet, avec Druillet, Moebius, et Farkas, a fondé la société d'édition Les Humanoïdes associés, qui a servi à publier la revue Métal hurlant (!!!), dont il a été rédacteur en chef. De nombreux auteurs phares s'y trouvèrent, parmi lesquels Jodorowsky et Marc Caro (avant qu'il ne fasse des films avec Jeunet, dont Delicatessen ou La cité des enfants perdus). Les délires de Druillet ou Moebius y côtoyaient les traits classiques de Paul Gillon ou Chantal Montellier.
Jean-Pierre Dionnet a travaillé dans les années 80 pour la télévision, puis est devenu producteur et distributeur de films dans les années 90. Dans les années 2000, il revient à la BD, et travaille sur les séries Exterminateur17, puis Des Dieux et des Hommes.
- Le prix des Utopiales, qui récompense un roman ou un receuil de science-fiction francophone récent, a été remis cette année à Floriane Soulas pour Les Oubliés de l'Amas. Alors que l'humanité a colonisé le système solaire, les échecs répétés de ses vaisseaux sur Jupiter ont fini par former un amas, où se regroupent les parias de la société. Kat, au milieu de ces êtres errants, doit s'acharner par tous les moyens à retrouver son frère disparu.
- Le prix des Utopiales Jeunesse a été décerné à Daniel Mat pour Le troisième exode. L'humanité, pour sa plus grande partie, a quitté la terre, guidée par un réseau d'intelligences artificielles surpuissante. Un siècle plus tard, Ezra et Céleste, deux adolescents que beaucoup opposent, découvrent une tablette où réside une IA oubliée. Mais peut-être est-ce l'occasion pour eux de fuir une Terre qui leur déplaît ?
- Le prix Utopiales BD a été remis à Elene Usdin, pour René.e au bois dormant. Il s'agit d'un récit fantasmagorique. René, solitaire, souffrant, s'évanouit souvent ; il voyage alors dans des mondes magiques, il rencontre des créatures tour à tour horribles et douces, qui le façonnent ; puis, d'une métamorphose à l'autre, qui devient René ? Ce récit de la quête de soi mêle avec maestria les thèmes de la liberté et de l'angoisse. Les dessins sont absolument sublimes.
- La mention spéciale du jury BD revient à Léa Muriawiec pour Le grand vide. Cette fois, c'est une dystopie, où la renommée stoppe le vieillissement. À l'inverse, les gens qu'on ignore meurent précocement. Les dessins, cette fois aussi, sont magnifiques.
- Le prix Julia Verlanger, qui récompense des romans de science-fiction et de fantasy indépendamment de la langue, a été donné à P. Djélì Clark pour Ring Shout : Cantique Rituel. Il s'agit d'un roman court (novella), assez fantasque : en 1922, à Macon en Géorgie, des membres du Klu-Klux-Clan se métamorphosent en créatures Lovecraftiennes, dont la force sert à dominer les populations noires. Maryse Boudreaux prend la tête d'une révolte armée, soutenue par une épée magique que lui allouent d'anciens dieux africains.
Et c'est fini pour notre petit récap ! En ce qui nous concerne, la confiance est totale envers les jurés des Utopiales pour choisir les meilleurs oeuvres, et nous espérons bien les dévorer au plus tôt ; nous ne pouvons que souhaiter qu'elles vous donnent autant envie qu'à nous !