Avant d'être possiblement remplacé par ce bon Kevin Bacon, Robert Englund remet un pied dans l'horreur avec Campfire Creepers, l'expérience immersive du français Alexandre Aja.
L'horreur aime le plan subjectif. Qu'on pense à Halloween, à la vue à la première personne des premiers Vendredi 13, au found footage ou à une nouvelle école du genre survival horror, ce pan entier de la création semble logiquement bien armé pour la vague de la réalité virtuelle à venir.
Alexandre Aja sera l'un des premiers maîtres de l'horreur moderne à s'y plonger avec Campfire Creepers, une série anthologique façon Contes de la Crypte où un groupe d'adolescents du Camp Coyote se raconteront les uns après les autres différentes histoires d'épouvante, chacune développée en un épisode dédié.
La série interactive se paye la venue de la légende Robert Englund, Freddy Krueger des Griffes de la Nuit dans le rôle du Skull Collector. Habitué de rôles au théâtre, au cinéma et au doublage dans l'animation ou le jeu vidéo, l'expérience sera une première pour le vétéran de l'horreur à l'américaine, qui partage son expérience dans une interview au site El Pais -l'occasion d'en apprendre plus sur le rapport à la mise en scène que représente le nouveau medium de la réalité virtuelle.
"Ca a été un tournage compliqué, parce que c'est un monde différent. Dans la réalité virtuelle, la caméra est une déesse, il faut la traiter avec tendresse. Vous n'avez pas besoin de vous soucier du temps d'écran à donner aux autres acteurs, parce que votre corps est perpétuellement en train de jouer. Vous devez être en permanence dans le personnage. La caméra enregistre ce qu'il faut pour que le spectateur puisse vivre cette expérience des 360 degrés.
Ça peut ressembler à du théâtre, mais avec le spectateur posté au milieu de la scène, et avec assez de liberté pour se promener entre les acteurs. Dans la "réalité", une partie de l'expérience vient de la responsabilité du public, qui se choisit le point de vue sur ce qu'il voit. Il crée avec sa propre tête les mouvements de caméra. C'est très différent du cinéma, qui est plus devenu un événement auquel on assiste qu'une expérience émotionnelle. La réalité virtuelle est une expérience immersive qui peut vous rappeler des sensations, et c'est ce langage là que nous sommes en train d'explorer.
Une analyse plutôt intéressante d'un acteur qui aura au cours de sa carrière expérimente toutes les manières possibles d'être interprètre, et qui semble déjà converti à ce nouveau moyen d'expression.
Englund admet cependant plus loin dans l'interview que le public n'est sans doute pas encore préparé à des long-métrages basés sur cette technologie, difficilement supportables sur la période-type de 90 minutes comme ce fut le cas pour Les Griffes de la Nuit.