Sony et la franchise Spiderman, c'est une histoire d'amour-haine étrange qui alterne entre le crachas au visage (Venom, Morbius) et la déclaration d'amour pure. Nous parlons ici de Spiderman Into The Spider-Verse.
En 2018, une page se tournait dans le paysage de l'animation américaine avec ce film d'animation d'une richesse visuelle délirante, et la grande question qu'on se posait depuis était de savoir si la barre pouvait être réellement placée plus haut... Nous voilà donc en juin 2023, avec Spiderman Across The Spider-Verse, qui s'avère être le premier segment de la nouvelle aventure de Miles Morales à travers le multivers.
Mais alors, que vaut ce film d'animation ?
Explosion du multivers
La réponse se dévoile dès les premières minutes du métrage : un déluge graphique rythmé par les compositions de Daniel Pemberton donne le ton à une création généreuse comme on en voit rarement. Les styles se mélangent avec toujours autant de maestria, du Kandysky au Warhol, dans un cocktail gavé de scènes d'action dynamique et d'exploration multiversielle. Un multivers dont on décadenasse de nouvelles portes avec beaucoup de plaisir, explorant les confins de la mégapole de Mumbattan ou les vastes étendues de Nueva-York.
Across The Spider-Verse avait la lourde responsabilité d'explorer de nouveaux confins visuels et scénaristiques en se basant sur les fondations solides du premier opus. La poudre aux yeux graphique, ça ne peut durer qu'un temps, et en mettre plein les mirettes est clairement un point sur lequel s'appuie le film.
Exploration graphique
Il en profite effectivement pour dévoiler les possibilités délirantes d'un véritable multivers super-héroique, comme on aurait aimé en voir durant la phase 5 du MCU. Ici, l'exploration est sans limites, et la large variété de palettes confirme cette volonté de pousser l'aventure vers d'infinis horizons. L'action, gorgée d'un humour décapant, s'illustre au travers d'acrobaties aériennes splendidement chorégraphiées qui redonne ses lettres de noblesse aux déplacements de l'homme araignée.
Si la question posée par ce nouvel opus, qui est de savoir si l'on doit accepter de subir la pré-destination de son existence, ouvre des portes intéressantes, il faudra très certainement attendre la deuxième partie, Beyond The Spider-Verse, pour en découvrir davantage, et voir si le sujet est davantage creusé.
Il y a cependant une potentiel énorme, que ce soit dans le couple Gwen Stacy/Miles Morales comme dans les Spidermen, d'autant que le personnage de Spiderman 2099 offre beaucoup d'opportunités dans son revirement. Quant à Spot, l'antagoniste inattendu, il y a fort à parier qu'il s'illustrera dans un affrontement final d'anthologie. Cependant, on regrettera une perte de rythme dans l'acte final, qui s'étire bien plus qu'il ne veut en raconter.
Le genre du super-héros n'est donc pas, au grand daim de certains, mort. Il vit encore avec une énergie folle dans les recoins de l'animation, medium dans lequel il semble trouver un canevas parfait pour ses actes héroïques et ses combats dantesques.