L'évolution complexe des personnages
Si les illustrations en couverture du Cycle de la Tour de garde sont colorées, semblent joyeuses, ses pages sont bien plus sombres, après la catastrophe qui marque la fin du tome 1 de Capitale du Nord. Les lecteurs comme les personnages, encore sous le coup du renversement final, doivent trouver un refuge, loin des douleurs du monde et des multiples ennemis, tellement plus puissants. Ce tome est plus grave, plus sérieux que jamais : l'enfant est mort, ses parents aussi.
Comment être grave et léger à la fois ?
Tout n'est pas pour autant pesant dans ce livre : le récit est souple, les rapports entre les personnages, bien que complexes, piquent la curiosité et défient les attentes. On se coule dans la narration, quête terrible qui semble parfois sans but, et donc sans réussite possible. Le plus intéressant se noue dans l'intrication des esprits d'Amalia et Yonas, une machine dont on entend les rouages jusque dans le texte, aussi bien menace de mort que promesse de vengeance, violente à souhait. Les lecteurs qui aiment la réflexion retrouveront donc ceux ui préfèrent l'action.
Une pierre blanche dans le cycle
Quatrième tome du cycle, Mort aux geais marque un tournant : nous sommes désormais plus proches de la fin que du début. Pour autant, à la lecture, on ne ressent pas de hâte, ou de précipitation ; le rythme est maîtrisé, l'attente patiente, alors que les deux pans doivent se rejoindre dans les deux prochains tomes. Peut-on espérer que tout ira bien ?
