Après le succès (inespéré à l'époque) des deux premiers volets de la franchise Deadpool, le super-héros sale gosse et méta de l'écurie Marvel, le troisième volet se faisait désirer, en plein climat de tension au sein de l'entreprise de Kevin Feige.

Il faut dire qu'entre échecs cuisants au box-office, rachats de droits et restructuration complète du planning de sortie, le Marvel Cinematic Universe accuse une passe sombre et compliquée, faite de rétropédalage, de sorties de route, et d'annulation de films. En parallèle, le récent rachat de la Fox par le géant Disney a complètement ébranlé l'édifice hollywoodien, faisant craindre une hégémonie artistique...

Finalement, après un peu d'attente, le voici enfin : le messie du MCU/Foxuniverse, l'hybride Rated R dont on aime les blagues salaces et les références meta à la carrière de Ryan Reynolds, Deadpool et Wolverine, censé conclure les aventures de notre cher Wade Wilson en le mettant face à une menace multiversielle !

Piqûre de rappel

Six ans après les événements de Deadpool 2 et l'affrontement face à Cable, Wade Wilson mène une vie tranquille. Il a laissé derrière lui son passé de mercenaire pour se mettre en recherche... d'un job. Mais sa petite routine est bouleversée par l'intrusion du TVA (Tribunal des Variations Anachroniques), une organisation dont la mission est de surveiller les différentes réalités du multivers. Pas de chance pour Wade, car sa ligne temporelle doit être supprimée à cause d'interférences. Face à cette menace inattendue, Deadpool devra trouver des alliés et assumer ses responsabilités de héros....

Le quatrième mur ? Quel quatrième mur ?

Deadpool et Wolverine est un peu comme un soda bien sucré et rempli de produits chimiques : Dieu que c'est mauvais pour la santé, mais qu'est ce qu'on aime en consommer. Par mauvais, entendons-nous sur un point : ce troisième volet des aventures de Deadpool possède une myriade de défauts, tant scénaristiques que créatifs, mais pourtant, on en ressort satisfait du visionnage.

Il faut dire qu'en matière d'humour, le film en a dans le coffre (on remerciera le duo de scénaristes Reese / Wernick, présents depuis le premier film) et ne se gêne pas pour, tel un sale gosse, se moquer copieusement de Marvel, de Disney, de la Fox, du MCU et j'en passe...

Le festival de blagues est ininterrompu et offre son lot de séquences mémorables, aidé par un container rempli à ras bord de cameo plus ou moins improbables. Et quand on dit improbables, croyez bien que certains d'entre eux valent le prix d'une place de cinéma. Il faut dire que le rachat de la Fox par Disney étant au centre des références méta, le film se lâche côtés références aux obscures métrages du studio sorti dans les années 2000 ; oubliés de tous... RIP le respect pour Elektra, Blade, les Quatre Fantastiques et compagnie.

Cependant, si la case fan-service est cochée, il faut reconnaître que, dès que le métrage sombre dans le sérieux, ça patine sévèrement, en plus de ne pas être aidé par des dialogues abyssalement mauvais.

Le développement des personnages, ainsi que celui de l'antagoniste Cassandra Nova, fait un peu peine à voir. Il faut bien le reconnaître, d'autant que le scénario s'appuie parfois bien trop sur des facilités narratives. Il ne faudra aussi pas s'attendre à une collision spectaculaire des univers Marvel et DC, mais plutôt à une énorme taquinerie orchestrée par Deadpool, qui lâche doigt d'honneur sur doigt d'honneur.

Il ne faudra donc pas chercher dans Deadpool et Wolverine une quelconque relecture de nos protagonistes phares : Deadpool restera tout du long ce trublion narcissique complètement fracassé du bulbe, tandis que Wolverine restera un Wolverine sommaire à l'écriture peu fignolée.

Le team-up tant attendu est, quant à lui, une simple passe permettant d'enchaîner les séquences d'action gores et loufoques, etc'est bien tout ce qu'on lui demandait, à ce métrage !

En ce qui concerne les brisages de quatrième mur, les séquences d'action délirantes et l'humour bas de plafond, Deadpool et Wolverine est jouissif à souhait, d'autant qu'avoir les références et clins d'oeils disséminés dans le film fera son petit effet sur votre taux de dopamine !