Critiques

Dormeurs, bienvenue au Grand Magasin des Rêves !

Par Eve - Goupilit
3 min 2 avril 2024
Dormeurs, bienvenue au Grand Magasin des Rêves !
On a aimé
Le concept et le système économique du monde des rêves
Les tranches de vie dans lesquelles on peut tous se reconnaître
On n'a pas aimé
Le manque de développement des employés du Grand Magasin

Phénomène coréen à plus d’un million de lecteurs, Le Grand Magasin des Rêves est le premier roman de Lee Mi-ye. Traduit en français par Pierre Brisiou et Kyungran Choi, il est paru en début d’année aux éditions Picquier, spécialisées dans les littératures asiatiques.

 

Résumé

 

Penny, jeune adulte vivant dans le monde des rêves, décroche un premier emploi au sein du prestigieux Grand Magasin des Rêves. Vous ne vous en souvenez pas au réveil, mais vous vous y rendez chaque nuit pour acheter les songes et les cauchemars qui animent votre sommeil…

Dans cette fabuleuse enseigne, Penny va découvrir un système économique et une relation aux clients en pyjama bien particuliers, et rencontrer de célèbres auteurs de rêves.

 

Lee Mi-ye Le Grand Magasin des Rêves Picquier

Lee Mi-ye

 

Une lecture pour rêver en plein jour

 

Le monde des rêves est un univers fascinant, peuplé de fées et autres créatures, qui nous donne envie de replonger en enfance comme un bon vieux film de Miyazaki. Pourtant, il est aussi régi par des règles qui rappellent notre propre monde !

 

À commencer par son système économique. Eh oui, le Grand Magasin des Rêves doit être rentable ! Les dormeurs paient en différé avec les émotions qu’ils ressentent au réveil, émotions cotées en bourse à la banque. Les auteurs de rêves, quant à eux, ne sont pas si éloignés des auteurs de romans qui nagent dans le monde de l’édition et des prix littéraires.

 

Ce qui fait aussi écho à nos existences, et qui m’a le plus touchée dans cette histoire, ce sont les tranches de vie des personnages.

D’abord, comment ne pas se reconnaître en Penny, notre héroïne ? Dès le premier chapitre, elle passe un entretien d’embauche auprès de Dollagoot, le fantasque patron du magasin. Les premières semaines, elle apprend à connaître son lieu de travail. Elle commet aussi des erreurs, mais son employeur est bienveillant avec elle, ce que tous les jeunes adultes n’ont pas la chance d’avoir lors de leurs premières expériences professionnelles.

Le livre est aussi parsemé d’histoires vécues par les dormeurs qui viennent se procurer des rêves au magasin. Je suis passée du rire aux larmes en compagnie de ces personnages. L’autrice s’empare avec justesse et sensibilité de thèmes universels – l’amour, le deuil, l’inspiration – et chacun peut s’identifier à l’un ou l’autre rêveur.

 

S’il n’y a pas réellement de fil rouge, hormis l’apprentissage de Penny, l’autrice rebondit habilement sur des éléments disséminés plus tôt dans l’intrigue pour aborder de nouvelles thématiques et créer de nouvelles aventures. Si je devais émettre un reproche, cependant, c’est qu’on ne connaît pas assez la vie des autres employés du magasin. Penny et Dollagoot sont attachants, mais les personnages secondaires m’ont laissée sur ma faim.

 

En bref, ce roman plein de tendresse est idéal pour tous ceux qui aiment rêver.

 

Lee Mi-ye Le Grand Magasin des Rêves Picquier

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