Dans cet ouvrage, Olivier Cotte développe une enquête policière teintée de Fantasy dans un monde contemporain : un récit enlevé, drôle et sérieux. Il aborde le rêve de l’immortalité avec légèreté, sans épée ni têtes coupées. Si vous voulez vous détendre tout en gardant vos neurones en forme, vous êtes en bonne compagnie avec la momie qui aimait les pizzas et les jeux video.
L’histoire de momie-geek, mais pas seulement
Il est temps pour Charles, Edouard et Auguste de renouveler la cérémonie qui leur accorda la « presque-vie » immortelle pendant la campagne d’Égypte de Napoléon. Les planètes vont s’aligner, les jours sont comptés. Hélas, Auguste a disparu. Edouard ne semble plus trop attaché à l’avenir, Charles se démène pour trouver la pièce manquante nécessaire. En plus, le premier a décidé de semer des énigmes pour faire courir ses deux amis.
Pendant ce temps, Léa, étudiante en égyptologie, revient d’un chantier de fouille. Elle retrouve son père, lui aussi archéologue, tué chez eux. La maison a été ratissée. Que cherchaient le ou les individus ? Lorsqu’un inconnu vient lui parler d’un projet secret auquel son paternel participait, elle plonge dans le mystère.
Au Louvre, des disparitions de momie inquiètent les autorités. La police se met à la recherche des malfrats.
Notre avis sur la momie qui aimait les pizzas et les jeux vidéos
Ce livre pique notre curiosité avec son titre si singulier. Des momies qui se lèvent dans un musée ou dans le désert, ce n’est pas nouveau, certes. Ici, elles se réveillent au Louvre et se promènent dans Paris, mangent des pizzas ou se déchaînent sur un ordinateur. Bien sûr, tout ceci n’est pas le sujet du bouquin, mais seulement le prétexte de l’intrigue.
Comme les bandelettes d’Amentoncha, ce roman est multicouche. Le fond traite de l’immortalité et des questions liées à nos raisons d’exister. L’ouvrage divertit aussi avec une momie pleine de vie (sic !) qui s’adapte à la société moderne. Elle finira par devenir accro à Space-Invaders et à la malbouffe en un temps record.
La strate extérieure de l’histoire aligne les codes d’un certain type de polar avec des enquêteurs assez originaux. La superposition est plutôt réussie, voilà un récit bien ficelé (oui, il fallait la faire !).
Roman de l’imaginaire rédigé sans hiéroglyphes et avec brio
Oui, le verbe est truculent comme dirait un certain Cyrano. Parfois, il peut lasser le lectorat moderne. Des digressions toujours bien trouvées, amusantes, occasionnellement longues, se glissent dans le texte. Mais, on n’a pas le temps de s’en agacer. La brièveté du livre ou le ressort de l’enquête nous empêchent de nous y attarder.
Dans la momie qui aimait la pizza et les jeux vidéo, on retrouve l’empreinte des romans policiers. La verve déployée par Olivier Cotte n’est pas sans rappeler certains ouvrages comme ceux de la collection du Poulpe.
Questions existentielles dans ouvrage de Fantasy peu commun
Avec la qualité du texte et ses personnages aux questions existentielles, ce roman tranche aussi avec son ton, tantôt drôle, tantôt grave, ou les deux à la fois. Il dessine également des portraits jamais simplistes, toujours en nuances, car Olivier Cotte se joue des clichés notamment avec le policier Gaston par exemple.
Gaston a élevé seul et avec poigne son fils, Julien, qui travaille à son tour dans les forces de l’ordre. Le background est posé, on pense déjà savoir, mais… d’autres prendront des chemins de traverse comme Benjamin, le complice de Léa, ou Auguste et Edouard. Ces derniers nous rappellent nos propres questionnements sur nos existences. Chacun y répond à sa façon.
On aime ce roman, car il remplit d’espoir le cynique, apporte une touche d’absurde et de magie à un monde familier. Il nous fait réfléchir, mais ne pousse pas à la rumination intellectuelle ou à l’écriture d’un essai.
🍕Nourrissez la momie et vivez forever young !
Crédit image : visuel de couverture tirée du catalogue des éditions Léha