Imaginez une bibliothèque immense, peuplée de millions de livres qui ne demandent qu’à être découverts.
Liviria, une enfant née dans la poussière, n’aurait jamais cru pouvoir y avoir accès un jour. Pourtant, après que son peuple a sombré suite à une attaque orchestrée par les sabbres, elle migre vers la capitale. Son intelligence et sa vivacité d’esprit la propulsent directement au cœur de cette bibliothèque, aussi intrigante que dangereuse. Le savoir y est réservé à une élite que Liviria intègre tant bien que mal, tandis que la plèbe occupe des fonctions triviales.
Je me suis très vite attachée à Liviria, grâce à son tempérament impétueux et à son courage impressionnant pour une fillette de dix ans. En revanche, je ne peux en dire autant d’Evar. Mark Lauwrence lui consacre moins de scènes, ce qui enlève de l’épaisseur à ce protagoniste pourtant prometteur.
En outre, Le Livre qui refusait de brûler me laisse quelque peu perplexe. Je reconnais l’originalité de l’univers proposé, mais sa complexité est une grande faiblesse. Les détails abscons et les subtilités constituent à la fois la force et la faiblesse du roman. Il est toujours agréable pour un lecteur de plonger dans un univers abouti, à condition de pouvoir en saisir les rouages !
Pour la première fois, je me suis noyée dans la masse d’informations, sans pouvoir me raccrocher à un index pour y voir plus clair. J'ai également eu du mal à imaginer les scènes et le décor, bien que la traduction du roman soit fluide et agréable à lire. Toutefois, j'ai adoré la manière dont l'auteur s'empare des références mythologiques pour questionner l'accès au savoir. En somme, avec cette nouvelle épopée, Mark Lauwrence a fait un pari audacieux en nous plongeant dans un univers extravagant et hermétique, peuplé de personnages d’une qualité indéniable.
Ce n’est pas le Mark Lauwrence que j’ai l’habitude de lire, certes, mais l’expérience de lecture reste plaisante. Le travail de Bragelonne y contribue pour beaucoup : l’objet manufacturé est tout simplement sublime. Vous ne trouvez pas ?
En un mot, une lecture mitigée, mais agrémentée par cette magnifique édition reliée ! Prendrez-vous le risque de vous y aventurer ?