S'il y a bien un acteur pour lequel on peut regretter une présence trop discrète sur la scène Hollywoodienne, c'est bel et bien Dev Patel. L'acteur indo-britannique aura jusqu'à très tard été présent pour le faire valoir de ses origines ethniques, de Slumdog Millionnaire à Indian Palace Hôtel. C'est finalement avec l'épopée arthurienne The Green Knight que l'acteur prend son envol, avec son rôle de chevalier torturé saisissant, même si, encore une fois, on regrette de ne le voir que si peu.
Dev Patel en Chevalier d'Emeraude, ça envoie du lourd
Ainsi, l'arrivée de son premier film en tant que réalisateur, dans lequel il incarne le rôle titre, Monkey Man, met l'eau à la bouche. Encore plus quand il promet un métrage rempli de castagnes sanglante au cœur d'une Inde dont les valeurs religieuses se fêlent de toutes parts, avec à la clé une réalisation très alléchante.
Le Chevalier Vert revêt sa peau de singe
La promesse se trouve dûment remplie. Monkey Man nous embarque dans l'arène aux côtés de son protagoniste bafoué, expulsé de force de son village natal, et contraint de survir au jour le jour dans une jungle urbaine impitoyable.
Et déjà, Dev Patel montre une maîtrise totale avec sa caméra, organique et chaotique, qui explore à toutes vitesses les tréfonds urbains d'un pays au milliard d'habitant. Il saisit la frénésie urbaine, glisse le long des rings et s'infiltre dans les fissures de la société indienne pour en dévoiler les pires aspects, dans un mélange d'action, de thriller et de réflexion socio-politique savoureux qui embrasse en même temps son aspect fantastique et folklorique.
La trame mythologique indienne se joue essentielllement en arrière-plan
En parallèle de cette quête de vengeance, somme toute assez convenue, il y a malgré tout des incursions fascinantes dans Monkey Man qui montre qu'il est davantage qu'un John Wick-bis. De par son message engagé envers l'exclusion des communautés hijra (l'équivalent de la communauté transgenre en Inde, avec un pendant religieux très important) dans la société indienne, mais aussi de l'importante pauvreté qui gangrène le pays.
Monkey Man se révèle être une première incursion fascinante et réussie pour Dev Patel sur les territoires de la réalisation, et c'est avec hâte et intérêt que nous suivrons ses prochaines créations.
Monkey Man est encore en salle, alors foncez !