En 2001 se terminait Buffy contre les vampires, la série incontournable créée par Joss Whedon. Par la suite le showrunner continuait l’histoire avec une huitième et une neuvième saison publiés aux États-Unis chez Dark Horse. Mordue de Buffy (c’est le cas de le dire), j’étais ravie de pouvoir continuer l’expérience en BD, puis j’ai rapidement été déçue par la tournure presque absurde que prenaient les événements de l’histoire.
En 2019 la Tueuse a fait son grand retour en comics cette fois chez BOOM! Studios avec Jordie Bellaire au scénario et Dan Mora aux dessins, tout récemment sortie en VF chez Panini Comics. Nouvelle époque, nouvelle histoire, nouveaux looks mais toujours les mêmes bons vieux personnages : un sacré numéro d’équilibriste qui m’a laissée sur ma faim.
Retour à Sunnydale
Nous sommes en 2019 à Sunnydale, juste au-dessus de la bouche de l’Enfer. Buffy est une nouvelle venue au lycée, et son rôle un peu spécial l’empêche de s’intégrer aux autres élèves. En effet, le jour elle est simple lycéenne, et la nuit elle part à la chasse aux vampires. Tous les êtres démoniaques la détestent, et ses devoirs de chimie lui mènent la vie dure : pas facile d’être élève et combattante surpuissante !
Heureusement Buffy fait la connaissance de Willow, une jeune rouquine bien dans sa peau qui la met tout de suite à l’aise. L’adolescente est flanquée d’Alex, grand dadais pas très malin qui peine à trouver un sens à sa vie. Très vite, ses deux nouveaux amis vont découvrir l’existence des vampires et prendre la décision de l’aider dans sa chasse aux créatures de la nuit. Et Buffy aura bien besoin de leur aide, puisqu’une mystérieuse vendeuse distribue des bijoux qui rendent les vampires invincibles…
Peut-on faire du neuf avec du vieux ?
Vous l’aurez compris, on retrouve dans ce remake une grosse partie des ingrédients qui ont fait le succès de la série initiale. Le trio d’amis qu’on adore, Giles l’observateur un peu casse-pieds, Cordélia la reine du lycée ou encore Spyke le méchant indécis, tous sont de retour pour faire revivre le mythe.
Ça fait plaisir au début, mais ça devient très vite artificiel. Buffy, Willow et Alex forment le Scooby-Gang au bout de quelques pages : les fans de la série noteront certes la référence mais d’un point de vue extérieur, cette complicité soudaine n’a pas vraiment de sens. De manière générale, on sent que Jordie Bellaire va trop vite et collectionne trop les références. Le but est de faire plaisir aux fans de Buffy d’accord, mais cela n’aurait pas dû l’empêcher de proposer une histoire logique et bien construite.
Allez, il y a aussi du bon dans ce remake : les personnages sont revus à la sauce 2019, et ça fonctionne plutôt bien. L’autrice a fait le choix de repenser le caractère de certains d’entre eux, comme Willow qui est dès le départ une jeune gothique lesbienne pleine d’assurance et bien dans sa peau. Coup de coeur également pour Cordélia, dont le rôle est plus intéressant et moins cliché à mon sens que dans la série. Côté dessin, Dan Mora s’en sort à merveille. Avec Hexed sorti en 2018 en version omnibus chez Glénat, l’artiste montrait qu’il savait dessiner des filles badass dans un univers infernal. À l’époque déjà, je l’imaginais bien sur du Buffy. Mora réveille notre nostalgie en représentant les acteurs originaux de la série, tout en conservant un trait naturel, dynamique et un poil cartoon.
Admirateurs exigeants de Buffy contre les vampires, vous grincerez possiblement des dents en lisant ce remake. En essayant de nous faire plaisir, Jordie Bellaire a tendance au contraire à enchaîner les maladresses. Pour autant, ce premier tome n’est pas exempt de bons points et la galerie de couvertures en fin d’ouvrage, rendant hommage aux meilleurs épisodes de la série, en est un. Ce premier tome est disponible au prix de 16 euros chez Panini.
