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Dossier - 3 romans de science-fiction humoristique à dévorer
Par Louis - CINAK
10 min
4 septembre 2021
La science-fiction humoristique se retrouve sur tous les supports : au théâtre, dans les jeux-vidéos, au cinéma… Un porte-étendard du genre est le célèbre Futurama où des aliens et des humains vivent des aventures délirantes. On pourrait encore parler de Rick & Morty et on n’en verrait pas le bout...
Alors, aujourd’hui, SyFantasy vous propose de découvrir 3 romans ou cycles littéraires qui vous invitent à explorer la galaxie avec des équipages complètement dingues !
1
- Douglas Adams et une exploration loufoque de la galaxie
2
- L’Odieux Connard et sa parodie française de Star Wars
3
- John Varley et ses Huits Mondes à l’humanité désabusée et libre
1.
| Douglas Adams et une exploration loufoque de la galaxie
42
Avant d'être la série de science-fiction humoristique la plus vendue au monde, H2G2 était un feuilleton radiophonique, diffusé à la BBC en 1978 et 1980. Puis Douglas Adams a eu la brillante idée d’en faire une trilogie en cinq volumes (rien que ça !), commençant par Le Guide du voyageur galactique, inspiré d’un livre électronique emblématique de la série littéraire qui guidera Arthur Dent, un type un peu (beaucoup) paumé à découvrir la galaxie, suite à la destruction de la Terre !
Dans le premier volume de ce cycle d’un autre genre, l’auteur nous brosse le portrait d’Arthur Dent qui ne croit pas que son meilleur ami Ford Prefect est un extra-terrestre. Et dans la même journée, il apprend que sa maison va être détruite, puis que la Terre va être détruite dans les douze prochaines minutes car des aliens veulent construire une autoroute stellaire ! Autant vous dire que l’humour british de l’auteur et le personnage attachant et perpétuellement surpris d’Arthur font le cœur de ces successions d’aventures délirantes et ont fait d’H2G2 un véritable classique de la science-fiction !
Mais H2G2 ne se résume pas un simple voyage dans l’espace en se servant du fameux guide du voyageur galactique, c’est aussi des aventures temporelles. Portées par l’humour anglais et sarcastique de l’auteur, ces voyages dans le temps sont autant d’occasions de critiquer et de moquer les sociétés du passé et la nôtre. Et toujours en toile de fonds, une question qui « hantera » l’œuvre et Arthur, celle sur la vie, l’univers et le reste. Et la réponse aura de quoi vous surprendre, surtout qu’aucune question n’aura été formulée…
Il y a une théorie qui dit que si un jour on découvre à quoi sert l’univers et pourquoi il est là, il disparaîtra immédiatement pour être remplacé par quelque chose d’encore plus bizarre et inexplicable. Une autre théorie dit que cela s’est déjà passé.
Et que dire des personnages secondaires (merveilleusement interprétés dans l’adaptation cinématographique de Garth Jennings en 2005) qui sont tous plus attachants que les autres. J’ai cependant une préférence pour Marvin, le petit robot dépressif, qui n’aura de cesse d’être désabusé par le bonheur d’Arthur, mais l’accompagnera fidèlement où il ira. Et les ennemis comme les Vogons ou les souris (oui oui) sont aussi l’occasion pour l’auteur de proposer des saillies savoureuses et loufoques sur ses personnages principaux (Arthur s’en prend souvent pleins la tronche !).
Un conseil : Eviter d’espacer les lectures des cinq volumes si vous vous attaquez à ce cycle (au volume de pages assez court au passage) car vous risqueriez de perdre le fil conducteur de l’œuvre (si on peut considérer qu’il en existe vraiment un !)
Bourré de références culturelles, H2G2 est un de ses classiques de la science-fiction que l’on rêve d’oublier après la lecture pour rire toujours aussi fort des situations et des blagues quand on le redécouvre. Chef d’œuvre bizarre et attachant de la science-fiction, H2G2 est à consommer sans modération !
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2.
| L’Odieux Connard et sa parodie française de Star Wars
Naze Wars : La Force du réveil est une pépite d’humour loufoque, et où la plume de l’Odieux Connard brille par les images qu’il nous enfonce dans le crâne à coup de situations absurdes et de dialogues complètement à côté de la plaque. Connu pour ses chroniques de films sur son blog, là, l’auteur a l’avantage que tout le monde connaisse de près ou de loin la saga Star Wars ! Poe Dameron devient donc Poe Pote et Raie est accompagnée de 95DD un droïde atteint du syndrome Gilles de la Tourelle pour lutter contre le nouveau Premier Ordre : la Première Horde et ses Stormtrouffions…
L’Odieux Connard a cette force incommensurable de décortiquer chaque fibre d’un scénario de films ou de séries et de lister toutes les incohérences pour nous les mettre sous le nez. En s’attaquant à la nouvelle trilogie Star Wars (pleine de belles choses mais aussi de bêtises), il a trouvé son terrain de prédilections. Et au lieu de nous en faire une description foireuse, il nous propose avec Naze Wars une réécriture loufoque qui nous transporte dans toutes les scènes emblématiques des films pour une relecture désopilante.
Décalée mais fine, cette parodie dénonce toutes les failles scénaristiques et appuie là où ça fait mal, comme l’inutilité du personnage de Finn, dont l’inutilité apporte dans ce roman au moins un intérêt : celui de nous faire rire ! L’auteur développera à sa sauce tous les changements dans la Force introduits dans les films (devenue la Forme avec l’Odieux Connard) et créera des mantras qui n’arrêteront pas de vous faire pouffer de rire. Plaignez mes voisins dans les transports car cela m’est arrivé plus souvent que de raison !
Heureusement, le roman ne se concentre que sur les scènes emblématiques, ce qui n’alourdit pas l’histoire et évite de nous perdre quand on pose le livre. Assez court, la parodie est un vrai page-turner et on regrette presque que le livre ne soit pas plus grand pour permettre à l’Odieux Connard d’approfondir sa philosophie de la Forme et le syndrome Gilles de la Tourelle sur un 95DD ridicule.
3.
| John Varley et ses Huits Mondes à l’humanité désabusée et libre
Vous avez entendu parler de l'expédition mirandaise vers le Soleil ? Ils ne craignent pas de se faire carboniser, parce qu'ils débarqueront de nuit !
Prix Hugo, Prix Nebula, Prix Locus… John Varley enchaîne les prix des plus grandes conventions de science-fiction. Auteur du célèbre Dans le palais des rois martiens, l’auteur se permet quelques traits d’humour dans sa série des Huits Mondes où il nous décrit une civilisation terrienne exilée sur la Lune et qui s’en fout de tout, même de récupérer la Terre aux mains d’aliens qui ignorent les petits Hommes.
Bien que ne s’associant pas directement au courant de la science-fiction humoristique, John Varley propose un cycle tantôt sérieux, tantôt absurde avec des affaires de néo-lèpre contagieuse et d’élevage de dinosaures géants. L’auteur écrit tous les dix ans un roman au cœur de ce cycle avant de retourner à d’autres projets, et chaque ajout fait un bon dans le temps. Le premier volume nous fait part d’une Humanité exilée et perdue dans le système solaire, tandis que le dernier nous raconte les aventures étranges d’un détective biberonné aux polars des années 20 et de son chien augmenté, Sherlock.
Le style de John Varley tout au long du cycle prépare en sous-main la conclusion de chaque roman et l’intrigue du prochain des années après les événements décrits. Chacune de ces histoires a pour toile de fond une enquête qui est autant une occasion de développer des intrigues que de nous promener dans le système solaire et découvrir les nouvelles sociétés qui foisonnent dans l’imaginaire de l’auteur. Celle de la Lune a notamment de quoi surprendre car elle s’est transformée en société de loisirs orientée sur les modifications génétiques, olfactives ou encore sexuelles et qui vit dans le passé. Les personnages changent de pays et d’époques au détour d’une rue fréquentée et peuvent se retrouver en plein milieu d’un parc d’attraction sans que l’on s’en rende compte !
Plein d’humour et d’ironie douce, l’œuvre de John Varley excelle dans les changements de points de vue qui s’enchaînent et se superposent pour se moquer de certaines situations ou nous les rendre extrêmement poignantes. De plus, les « compétences » de chaque personnage apportent diverses approches à un problème et permettent à l’auteur de diffuser humour et sérieux, mêlant un style proche de Peter F. Hamilton avec celui désabusé de William Gibson.
Vous pouvez commencer ce cycle dans l’ordre : Le Canal Ophite, Gens de la Lune, Le Système Valentine et Blues for Irontown. Mais j’aurais tendance à vous recommander Le Système Valentine et Blues pour Irontown (par ailleurs chroniqué par nos soins). En effet, ces deux romans ont fait sensation dans la sphère de la science-fiction française et sont les plus aboutis du cycle !
Les Huits Mondes de John Varley est une saga au long cours qui mêle polar, thriller et humour noir dans un cocktail qui saura séduire les lecteurs de science-fiction à la recherche d’histoires sérieuses mais rafraîchissantes.