DossiersIntégrale Lovecraft Tome 4 : le Cycle de Providence,...
FantastiqueLittérature
Intégrale Lovecraft Tome 4 : le Cycle de Providence, voyage en terres Lovecraftiennes
Par Aetherys
8 min
11 novembre 2022
L'équipe de Syfantasy avait besoin de vacances dans un lieu atypique, et ça tombe bien, car les éditions Mnemos leur ont concocté un voyage en aller simple à Providence, la ville natale d'un des plus grands maîtres de l'horreur littéraire, j'ai nommé Howard Phillip Lovecraft ! Au coeur de cette intégrale, nous ferons plusieurs incursions, des hauteurs des falaises de Kingport jusqu'aux sombres venelles d'Arkham... mais une chose est sûre : l'innommable horreur ne sera jamais bien loin.
Embarquez donc avec nous dans une plongée infernale dans la folie humaine, aux côtés de protagonistes n'étant jamais là au bon endroit, au bon moment, apprenez à connaître le personnage complexe et incompris que fût Lovecraft, et découvrez notre sélection de ses meilleurs récits contenus dans cette intégrale !
Bienvenue en terres lovecraftiennes, bienvenue dans un lieu où désespérance et indicible font cause commue, bienvenue... à Providence.
Nous remercions très chaleureusement l'équipe éditoriale de Bragelonne, qui a bien voulu mettre à notre disposition les visuels créés par François Baranger pour leurs magnifiques albums illustrés de Lovecraft.
1
- Présentation de l'édition !
2
- Portrait de Lovecraft
3
- Balade Lovecraftienne (partie 1)
4
- Balade Lovecraftienne (partie 2)
1.
| Présentation de l'édition !
L'œuvre de H.P Lovecraft a, en France, bénéficiée d'un grand nombre de traductions qui ont régulièrement permis à de nouveaux publics de découvrir l'horreur cosmique imaginée par celui qu'on appelle aussi le Fou de Providence. Véritable objet de fascination, ses récits ont eu droit à des adaptations sur tous les supports possibles : en manga, par Gou Tanabe, en roman illustré par François Baranger, en films par Stuart Gordon, en jeux-vidéo...
Challenge complexe que de poser une identité visuelle sur un auteur dont toute la carrière repose sur l'indicible et l'innommable, mais traduire son œuvre l'est tout autant, voire davantage.
De Jacques Papy à Francois Bon, la traduction, parfois complexe, des écrits horrifiques d'un des auteurs phares de la littérature fantastique a eue une lacune majeure. Jusqu'à aujourd'hui, personne n'avait proposé de traduction unifiée et homogène. De plus, si la première traduction proposée par Jacques Papy aura permis d'ouvrir grand les vannes de l'horreur cosmique chez nous, elle manque aujourd'hui d'une certaine cohérence avec les matériaux d'origine, au point que certains titres de nouvelles ont été tellement romancés qu'ils en perdent leur sens (Le titre Les Montagnes Hallucinées a certes un certain charme, mais édulcore le titre original, The Mountains Of Madness, par exemple).
En clair, l'œuvre de Lovecraft nécessitait un travail de traduction rigoureux, uni et si possible préfacé, afin de mieux comprendre le contexte d'écriture de certains des récits.
C'est désormais chose faite, puisque David Camus s'est attaché à traduire l'entièreté de l'édifice Lovecraftien, de ses débuts jusqu'à ses correspondances, grâce à l'appui des éditions Mnemos. C'est donc au travers d'une intégrale en sept volumes que le néophyte comme l'amateur pourront découvrir et redécouvrir les récits phares de l'auteur, jusqu'à même en lire certains jusqu'alors inédits chez nous. Dans un grand format en dur, ce sont les peintures oniriques de Beksinki qui servent de premier contact visuel avec le lecteur, avant même d'ouvrir le recueil.
S'en suit une belle préface du traducteur afin de mieux expliciter certains de ses choix de traduction, son titanesque travail de recherche sur Lovecraft, son voyage à Providence, sa motivation derrière la conception d'un tel édifice... Chaque nouvelle est agrémentée d'une très légère base de notes afin de comprendre quand a été publiée ladite nouvelle, ainsi que son titre original, afin d'effectuer soi-même l'exercice de comparaison.
Nous nous attachons aujourd'hui à analyser le quatrième opus de cette monumentale entreprise, concentrée sur le Cycle de Providence, et réunissant seize nouvelles, dont le long récit Le Cauchemar d'Innsmouth. En effet, la ville d'Arkham est loin d'être la seule à devenir le théâtre de scènes ésotériques, et l'amour qu'a Lovecraft pour Providence s'étend au travers d'autres lieux imaginaires, souvent reflets d'une ville fantasmagorique dans laquelle Lovecraft aura passé presque toute sa vie.
Car s'il y a bien une chose à comprendre, c'est que Lovecraft attache une telle importance à cette ville qu'il finit par s'oublier lui-même et se fondre dans ses ruelles, au point de devenir Providence.
Chapitre Suivant
2.
| Portrait de Lovecraft
Howard Phillips Lovecraft naît le 20 août 1890 à Providence, dans la région de Rhode Island. Enfant introverti qui grandit avec un père absent suite à un accident qui l’envoie à l’hôpital pour les années à venir, il s'enferme rapidement sur lui-même, ce qui explique d'ailleurs qu'à l'âge de seulement trois ans, il lit et récite de la poésie.
Encouragé par son grand-père, il découvre l’univers de la littérature et de l’imaginaire avec Les Mille et Une Nuits qu’il dévore pendant sa cinquième année. Son intérêt pour ces histoires ne s’estompe que lorsqu’il fait la lecture de versions pour enfants de l’Iliade et de l’Odyssée et explore la mythologie grecque. Il en écrit d’ailleurs un poème de 88 lignes à l’âge de sept ans, Le poème d’Ulysse.
Il commence à écrire sérieusement à partir de 14 ans, fortement influencé par l’oeuvre d’Edgar Alan Poe, dans lequel il se découvre une fascination pour les récits gothiques. Il crée la majeure partie de son œuvre lors des dix dernières années de sa vie, entre 1927 et 1937, et développe une œuvre que ses spécialistes découpent en trois phases : Les histoires macabres (1905-1920), le cycle du Rêve (1920-1927) et le Mythe de Cthulhu (1927-1935).
La particularité du style de Lovecraft réside dans son schéma narratif devenu iconique : généralement, un homme se retrouve pris dans un engrenage de folie à la découverte d'un artefact ou d'un lieu mystique, l'amenant progressivement à perdre la raison face à des découvertes de plus en plus horribles, dépassant la compréhension de l'esprit humain.
N'ayant jamais connu le succès de son vivant, Lovecraft s'éteint dans la misère à Providence, en 1937, mais verra son oeuvre être synthétisée et réédité par ses amis auteurs, comme August Derleth, qui a fondé Arkham House en 1939 afin de permettre à son oeuvre de trouver son public. Désormais, Lovecraft est régulièrement cité comme une des influences majeures de la littérature fantastique, au point que même Stephen King dira de lui qu'il est "le plus grand artisan du récit classique d'horreur du vingtième siècle".
Depuis peu, il est possible de découvrir deux adaptations de nouvelles de Lovecraft dans la série NetflixLe Cabinet des Curiosités supervisée par le réalisateur Guillermo Del Toro (un des plus grands projets avortés de sa vie est notamment son adaptation des Montagnes Hallucinées).
Chapitre Précédent
Chapitre Suivant
3.
| Balade Lovecraftienne (partie 1)
Pour mieux apprécier cette intégrale, nous avons fait une sélection des meilleurs récits contenus dedans, afin de vous donner les tentacules à la bouche !
DE L’AU-DELÀ :
Il est des choses d'un autre ordre d'existence et d'un autre temps qu'il ne vaut mieux ne jamais voir et avec lesquelles entrer en contact semble naturellement proscrit. Dans le cas de cette nouvelle, la peur du contact avec des entités fantasmagoriques est au cœur du récit. Lovecraft témoigne une énième fois de sa peur et de son recul vis-à-vis de la volonté humaine d'être égale aux dieux, ou même de simplement vouloir les observer. Le risque est grand, car quand on contemple l'abîme, elle nous contemple aussi.
Les miens venaient d'un vieux peuple, vieux déjà quand ce pays fut colonisé, il y a trois cents ans. Et ils étaient étranges, car ils étaient venus, peuple sombre et furtif, de jardins opiacés plein d'orchidées. -La Rue, 1919
LA RUE :
Publiée en 1920 dans The Wolverine, La Rue est l'occasion pour Lovecraft de déclamer l'histoire d'une rue à travers les âges, souffrant de l'arrivée de nouveaux habitants et dont le passé semble progressivement s'enliser dans les méandres de la terre...
La xénophobie et l'anti-bolchevisme qui émanent de ce récit possèdent bel et bien une source : ils sont dus à la grève des policiers de Boston de 1920, à laquelle Lovecraft, alors en voyage, a assisté. Il y relate un climat de "guerre civile", élément revenant dans cette histoire de Rue dont nous découvrons la triste destinée. Loin d'être un récit central de l'œuvre Lovecraftienne, elle reste immanquable pour mieux comprendre la peur de l'autre viscérale qui habitait le fou de Providence en permanence, après son retour de New York, et qui aura influencé toute son œuvre par la suite.
LE FESTIVAL :
La nouvelle Le Festival, publiée en 1925 chez Weird Tales, offre une nouvelle plongée dans la ville lugubre et boueuse de Kingsport, connue pour ses cavernes aux relents de moisissures et de miasmes et où un jeune homme, en réponse à l'invitation de sa famille, pénètre au cœur d'une procession étrange. Treize ans avant d'écrire le Cauchemar d'Innsmouth, Lovecraft dévoile une ville par laquelle aucun rail de tramway ne passe, et dont on préfère ne jamais pénétrer les carrefours et chemins sinueux.
LA MAISON ABANDONNÉE :
Parmi les traits de style dont il est impératif de parler quand on commence à découvrir Lovecraft, c'est bien cette fascination et cette volonté de détailler le plus possible l'architecture des lieux de ses récits. Cela rejoint ce travail d'ambiance auquel il porte un soin tout particulier, aimant à offrir au lecteur le plus de repères visuels possibles pour ainsi mieux s'engouffrer dans l'abîme de l'histoire. Le cas de La Maison Abandonnée ne fait pas exception à la règle en offrant une description détaillée d'une étrange maison à l'aura vampirique, qui semble siphonner l'énergie vitale de ses hôtes depuis plusieurs générations. La montée en tension ne cesse de grimper au fur et à mesure des révélations et ce, bien que pour une fois, les deux protagonistes soient totalement préparés à toutes possibilités. Armés jusqu'aux dents, ils ne peuvent pourtant échapper à l'horreur tapie dans ces murs...
Tous étaient devenus impassibles et résignés comme s'ils marchaient dans un autre monde, entre des rangées de gardes sans noms, vers un sort certain et familier. - La Couleur Tombée du Ciel, 1927
LE MODÈLE DE PICKMAN :
Le rapport des arts humains avec les panthéons de dieux cosmiques et autres mondes oniriques est une pièce souvent peu connue de Lovecraft, et pourtant Ô combien exceptionnelle !
Avec la même structure que sa nouvelle La Musique d'Erich Zann, Lovecraft met un pied dans un autre aspect des arts qu'est la peinture en dévoilant un personnage (que l'on retrouvera d'ailleurs dans La Quête Onirique de Kadath L'inconnue) du nom de Pickman, peintre moderne mais incompris. Comme le dit le narrateur de l'histoire, ce n'est ici pas les scènes immondes qu'il peint qui sont la source de toute cette frayeur vis à vis du public, mais bien sa technique absolument inhumaine et l'aspect "vivant" des modèles.
Pour autant, une question taraudera le lecteur jusqu'à la dernière minute : dans quels sombres recoins de son esprit Pickman a-t-il pu dénicher pareils modèles pour ses peintures ?
Chapitre Précédent
Chapitre Suivant
4.
| Balade Lovecraftienne (partie 2)
LA COULEUR TOMBÉE DU CIEL :
Quand on parle des écrits de Lovecraft, trois cycles majeurs émergent : le cycle des Histoires Macabres, ensemble de courtes nouvelles d'épouvante, le Cycle de Cthulthu, qui est le plus populaire de l'écrivain et rassemblant un panthéon d'Anciens Dieux, et enfin le Cycle du Rêve, ensemble de balades oniriques et hallucinées où les rêves se confondent avec la réalité.
Et pourtant, le cas de La Couleur Tombée du Ciel est fascinant, car il pourrait très bien s'intégrer dans chacun de ces trois cycles ! Est-ce une histoire macabre, car regroupant une montée en tension et une horreur étouffante durant une soixantaine de pages sans interruption ? Est-ce un récit du mythe de Cthulthu, comme on le rattache d'ordinaire, avec son météore rappelant une entité impie et indescriptible venue d'un royaume oublié du cosmos ? Ou bien est-ce, et c'est là le plus intéressant, une nouvelle du Cycle du Rêve, de par l'aspect presque onirique qui semble émaner de cette "lande foudroyée" grise et terne ? Cette hypothèse qui la lie à ce dernier cycle, selon moi, est plus plausible de par le fait que la nouvelle est sortie en 1927, à la fin du cycle des rêves et un an après le démarrage du Mythe de Cthulthu, signant une sorte de transition entre deux ères clés du fou de Providence.
Du Cycle du Rêve, on en retrouve donc la poésie propre, cette impression de surréalisme suintant de chaque parcelle du terrain des Gardner, ou d'étranges plantes poussent ici et là et où une phosphorescente inquiétude émane de tout ce qui est vivant. Cette impression d'un lien direct avec la radioactivité, cette matière rongeant et "suçant la vie" d'absolument tout sur son passage, maintenant son emprise sur le vivant pour des années à venir, est aussi effrayante que l'aspect presque prophétique qu'elle revêt.
Cette nouvelle est aussi celle dont Lovecraft disait être le plus fier, et cela se comprend d'emblée ! En effet, c'est avant tout par le prisme de ce lieu maudit, victime d'une étrange pierre tombée du ciel, que l'on comprend qu'il est le premier destinataire d'un message âpre et isolé d'autres royaumes perdus au cœur du cosmos.
Telle cette aberration chromatique qui suinte de la roche, qui voile l'existence de chaque être vivant, ce récit possède lui aussi une aura indéfinissable, impalpable et indescriptible, comme une couleur tombée du ciel.
L'ABOMINATION DE DUNWICH :
L'horreur plane sur un village perdu dans les montagnes, posant une véritable chape d'angoisse sur ses habitants déjà consumés à petit feu par une importante consanguinité. Dès le départ, Lovecraft décrit Dunwich comme un endroit sur lequel on ne peut tomber que par accident, et témoigne de suite des futurs événements abominables qui semblent avoir eu lieu dans cet endroit en perdition permanente.
Car L'Abomination de Dunwich a pour genèse un jeune homme étrange nommé Wilbur. Sa croissance extrêmement rapide aura suscité plus d'un questionnement à son compte, mais ne sera finalement qu'un événement surnaturel bien moindre que son intérêt pour les ouvrages interdits, les cultes sataniques, et la connaissance effroyablement vaste qu'il en a. Au cœur de ce village, l'horreur commence et semble inaltérable, à un point tel que l'entrée dans ce lieu interdit n'aura été qu'un moment agréable en comparaison.
CELUI QUI CHUCHOTAIT DANS LES TÉNÈBRES :
Tout commence avec un échange épistolaire de longue durée, chose jusque-là inédite dans l'univers de Lovecraft, lui qui préfère d'ordinaire un dialogue à sens unique avec le lecteur. Ici donc, un échange entre deux hommes, mais surtout une tension grimpante et étouffante, attisée par l'apparition confirmée d'entités surnaturelles infâmes se terrant dans le creux des ténèbres.
Avançant à tâtons, observant avec une curiosité morbide notre société, elles semblent pourtant devenir de plus en plus violentes dans leur actions, pénétrant notre intimité, enlevant des personnes, sans que jamais nous ne sachions ce qu'elles sont devenues.
Avec une poésie bienvenue, Lovecraft explore la peur enfantine qu'est celle des ténèbres, pour en sortir les monstres qui y attendaient depuis des lustres. Mais cette découverte est, une nouvelle fois, une véritable boîte de Pandore pour l'esprit humain, dont on aurait préféré conserver les cloisonnements. La paranoïa s'installe progressivement dans le récit, jusqu'à un final insoutenable, où l'entièreté du panthéon Lovecraftien s'invite discrètement au passage, délivrant des réponses que l'on aurait préféré garder sous scellé.
LE CAUCHEMAR D'INNSMOUTH :
Rare sont les gens qui, d'eux-mêmes, désirent se rendre à Innsmouth. En passant via un réseau de bus vétuste emprunté par d'étranges personnes, il est pourtant possible de s'y rendre, et d'y découvrir ce qui en fait l'aspect si atypique : son abominable odeur de poisson qui vous étoufferait presque, ses bâtiments délabrés desquels s'échappent parfois d'étranges lueurs...
Et enfin bien sûr, ses habitants, le "masque" qu'ils portent et qui leur donnent une carrure à la croisée entre le singe, la grenouille et le poisson.
L'ombre qui plane autour de cette étrange ville nous est progressivement dévoilée par un homme qui, d'après ses dires, a vu le véritable visage d'Innsmouth. La menace que constitue cette ville pour notre monde est en fait bien plus importante qu'elle n'y paraît. Reste à savoir si, dans ce récit, il faut plus y voir une période d'intense folie ou un cauchemar bien réel. Considéré comme l'un des romans les plus populaires de Lovecraft, véritable pivot dans la mythologie qu'il aura conçu, le Cauchemar d'Innsmouth est l'un des récits qui fonctionne aussi le mieux dans sa montée en tension progressive, via une course-poursuite à travers les ruelles labyrinthiques d'Innsmouth.
Et c'est d'ailleurs ce fameux repère qui paraît singulier quand on est habitués aux tournures de récit du fou de Providence, qui préfère d'ordinaire nous perdre dans d'immenses cités cyclopéennes.
Ici, c'est donc toute la puissance du récit, qui via cette recherche de réponses, permet au lecteur de connaître d'avance le point de chute du personnage et le climax de l'intrigue, voyant ainsi la lente descente de notre pauvre homme dans les rues tortueuses de Innsmouth.
LE MONSTRE SUR LE SEUIL :
Démarrant avec l'une des introduction les plus culte de l'édifice Lovecraftien, la nouvelle Le Monstre sur Le Seuil, parue en 1937 chez Weird Tales, possède aussi un récit avec une tension montant crescendo jusqu'à un final exceptionnel.
Remontant le fil des événements qui ont amené notre protagoniste à tuer son ami de six balles dans la tête, il flirte entre l'Abîme du Temps, le Cauchemar d'Innsmouth et L'affaire Charles Dexter Ward, trois récits centraux qui viennent donc apposer leurs marques inaltérables sur ce récit.
Cela pourra, pour certains, donner une sensation de schéma redondant avec un effet de suspens moindre, mais il n'en est rien : le travail d'ambiance de Lovecraft prévaut sur toute notion de suspens, tant il est abouti ici.
Et voilà qui conclut notre dossier consacré à ce quatrième opus de l'intégrale des écrits du Fou de Providence ! Ce voyage a été l'opportunité de faire un tour d'horizon très complet du style de Lovecraft, ainsi que de son évolution à travers les années (on voit comment il passe de courts récits horrifiques à des récits longs et prenants). Ainsi, le Cycle de Providence se conclut, mais d'autres attendent, tapis dans les méandres de la maison d'édition Mnemos... Le voyage ne fait que commencer.