Depuis GTA V, peu de jeux ont suscité autant d’impatience parmi la communauté de joueurs que The Witcher 3 : Wild Hunt. Quatre ans après la sortie du précédent volet, Geralt de Riv revient dans une dernière aventure. Avant de dresser une nouvelle fois l’épée, il est bon de revenir sur la genèse de la série.
Il était une fois... Débuter par la formule du conte renvoie à l’origine première de Geralt de Riv : un personnage de récit court, fruit de la plume d’Andrzej Sapkowski. À l’époque, il ne pouvait espérer écrire un roman, car les éditeurs, les maisons d’édition et les directeurs littéraires considéraient qu’un auteur polonais ne vendait pas.
La première nouvelle du Sorceleur est née pour un concours. Son auteur voulait proposer quelque chose de nouveau. L’originalité, à ses yeux, consistait à insérer des éléments de conte de fées dans la Fantasy. Ce parti pris est prégnant dans les premiers récits. Au fur et à mesure, l’univers va se singulariser et Geralt de Riv le chasseur de monstre va devenir un personnage plus complexe. Son aventure va s’étendre sur sept livres, les deux premiers recueilleront les nouvelles tandis que les cinq suivants articuleront la saga à travers des romans. Tous les personnages que l’on rencontre dans les livres se retrouvent dans les jeux, Jaskier le barde, Zoltan le nain, Triss la magicienne, sans oublier Yenefer et Ciri qui joueront un rôle majeur dans The Witcher 3, l’amante et la fille adoptive de Geralt de Riv.
Pourtant la relation entre la série de livres et les jeux vidéo ne sont pas si idylliques du point de vue d’Andrzej Sapkowski. Comme beaucoup d’auteurs, il possède un rapport ambivalent avec l'adaptation de ses écrits. Il ne considère pas les jeux vidéo comme canoniques, mais comme une version alternative. Il avoue ne pas être un joueur de jeu vidéo. À ses yeux, l'unique support au récit est le livre.
Le Studio CD Projekt qui doit son succès à l’adaptation de l’œuvre de Sapkowski a eu l’intelligence de prendre l’aventure après la saga initiale et de raviver l’univers pour en faire la base de leur jeu. Pour le non-lecteur, certains détails de l’histoire comme Yenefer qui est simplement évoquée dans les deux premières itérations revêtent un caractère particulier pour le lecteur qui la connait déjà. La transposition vidéoludique est construite pour que les deux types de publics trouvent ce qu’ils sont venus chercher. Les deux médias se nourrissent l’un l’autre. Même si l’on peut comprendre le point de vue de son auteur initial de voir son enfant vivre ses propres aventures loin de son influence. On peut constater que le studio polonais a su respecter le matériel original et magnifier l’univers des livres.