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Rumeur un Autre Jour #21 : Terminator Salvation et ses suites

Par Republ33k
26 juin 2015
Rumeur un Autre Jour #21 : Terminator Salvation et ses suites

Dans un tout petit peu moins d'une semaine, nous découvrirons une nouvelle itération de la licence Terminator sur grand écran : Terminator Genisys. Mais avant ce soft-reboot qui voit Arnold Schwarzenegger reprendre le rôle le plus culte de sa carrière, la licence aurait pu revenir sous bien des formes. Des projets avortés qui nous intéressent dans ce nouvel épisode de Rumeur un Autre Jour.

Introduction

En 1992, C2 Pictures, une société de production, rachète les droits de la saga Terminator, en espérant pouvoir la poursuivre sur grand écran. L'entreprise ne manque d'ailleurs pas d'ambition puisqu'elle engage un scénariste pour écrire deux films. L'un deviendra Rise of the Machines, tandis que l'autre, qui était alors prévu comme une suite directe, devait s'intéresser à la résistance des humains dans un futur post-apocalyptique causé par les événements de Judgment Day

Et malgré tout son marketing et ses 200 millions de dollars de budget, Rise of the Machines ne rencontrera pas le succès escompté, terminant sa vie au box-office avec 433 millions de billets verts. Point de catastrophe industrielle, mais de quoi refroidir les ardeurs des détenteurs de la franchise. Sur ce point d'ailleurs, tout commence à s'affoler, puisque les droits de Terminator passent entre les mains de plusieurs acteurs, et de sombres histoires juridiques et économiques ralentissent ainsi l'arrivée d'un nouveau film, jusqu'à ce que Warner Bros sorte vainqueur de la mêlée. Est alors engagé McG, réalisateur de séries télévisées et de l'adaptation de Charlie's Angels au cinéma.

Genèse

Après plusieurs versions du scénario, Warner Bros donne son feu-vert au réalisateur, qui finira par modifier l'histoire de son métrage en cours de route, notamment à travers sa rencontre avec Jonathan Nolan (qui s'intéressa au projet lorsque Christian Bale accepta le rôle de John Connor) mais aussi à cause d'un leak assez sévère. En effet, la fin du film fut révélée sur internet alors que Salvation était encore en plein tournage : a priori, le quatrième opus devait mettre en scène la mort de John Connor. Un décès plutôt problématique pour la résistance, qui aurait alors décidé de faire perdurer l'image du leader mythique en "greffant" sa peau sur le squelette de Marcus, le personnage de Sam Worthington, un cyborg.

Des modifications qui n'empêchèrent pas le film de sortir en salles, où il connu un succès moindre que son prédécesseur (371 millions de dollars) pour un budget équivalent. Dommage pour cette nouvelle version de la franchise qui était alors envisagée comme un trilogie, qui aurait suivi l'ascension de John Connor face aux armées de Skynet. Mais entre les mauvais résultats du film et les déboires juridiques entourant la licence, l'idée d'un cinquième Terminator colla la migraine aux producteurs hollywoodiens, si bien que la franchise se retrouva en vente sur le marché. D'ailleurs, à l'époque, seul Joss Whedon eu le courage de vouloir reprendre les rênes de la licence Terminator en proposant de la racheter pour 10 000 $, contre les 50 millions demandés - qui ne tente rien n'a rien.

En 2010, alors que les studios proposaient une suite à Salvation, récupérant le contrat de trois films signé par Christian Bale, le premier projet d'un cinquième Terminator, émane d'une boîte de production de seconde zone, Hannover House. Il est en fait un reboot en forme de film d'animation qui répond au doux nom de Terminator 3000. Mais Hannover House fut coupé dans son élan par les propriétaires de la franchise de l'époque, Pacificor, qui n'avaient jamais réellement donné leur feu vert.

Plus tard, en février 2011, la presse rapporte l'arrivée d'un nouveau film Terminator, qui serait mis en chantier par Universal. Le studio pense alors à mettre Justin Lin derrière la caméra et Chris Morgan au scénario. Un duo gagnant qui a réussi à réinventer pour de bon la licence Fast & Furious avec Fast Five. On rapporte également le retour d'Arnold à la licence, si bien qu'un package incluant la star, le réalisateur et le scénariste circule alors de studio en studio, en attendant l'offre la plus avantageuse. 

C'est finalement Annapurna Pictures, une société indépendante, qui obtient les droits de la franchise. Malheureusement, elle ne les gardera pas longtemps, puisque Paramount contre-attaque avec une offre et un plan de bataille et ambitieux dont le premier chapitre débutera la semaine prochaine dans nos salles.

Et finalement, tant mieux ou pas ?

Vous l'aurez compris au regard des différents projets mentionnés ci-dessus, il y avait à boire et à manger dans les différents futurs de la licence. Personnellement, je suis assez client de Terminator Salvation et de la manière dont il a développé la licence sans en reprendre la forme. S'intéresser à la guerre entre les humains et les machines était astuvieux et aurait même pu faire revenir James Cameron, qui dans sa gloutonnerie, avait un jour demandé une somme colossale pour mettre en scène l'attaque de la résistance sur les quartiers généraux de Skynet. Il y avait assurément de quoi proposer un final épique.

L'idée d'un film d'animation Terminator est également très intéressante, mais peut-être plus risquée encore. Même en 2015, l'animation est associée aux enfants et tout film qui utilise (ne serait-ce que partiellement) cette technique est souvent condamné à une distribution et un budgets limités. Mais Terminator reste un univers plutôt graphique qui se marierait sans doute très bien avec de l'animation.

Notre plus gros regret restera cependant l'aveu d'échec de Annapurna Pictures, une entité assez éloignée du modèle des studios américains, qui nous aurait peut-être sauvé d'un soft-reboot ou d'un traitement rébarbatif. Après tout, cette société a fait de la production de moutons noirs (snobés par les studios), comme Zero Dark Thirty ou Her, sa spécialité. La voir s'attaquer à une licence populaire mais blessée comme Terminator aurait pu se révéler très intéressant. Mais cet exercice pourrait bien être pratiqué sur une autre licence, Starship Troopers, autour de laquelle gravite, aux dernières nouvelles, Annapurna Pictures.

Rumeur un Autre Jour #21 : Terminator Salvation et ses suites