Actualités

Édito #101 : la franchise Transformers a-t-elle un avenir sans Michael Bay ?

Par Republ33k
17 juillet 2017
Édito #101 : la franchise Transformers a-t-elle un avenir sans Michael Bay ?

A vrai dire, la question qui donne son nom à cet édito' est rhétorique, car oui, je suis convaincu que la franchise Transformers à un avenir au-delà de Michael Bay. Un avenir radieux, même, simplement retardé par l'amour du réalisateur pour les explosions et les moyens de type illimités. Mais après un The Last Knight plus creux et vain que jamais, il est temps de passer à autre chose. Reste à savoir quoi.

Mais pour avoir grandi avec les dessins animés Transformers, je reste persuadé que la franchise pourrait nous réserver quelques surprises, ou du moins, des thèmes captivants. Si mon amour précoce pour les robots explique peut-être pourquoi je reste fasciné par le combat des Autobots et des Decepticons, cinq Michael Bay plus tard, je pense en effet que la franchise a de l'énergie à revendre, pour peu qu'on accepte de la mettre dans des mains compétentes.

Non pas que Michael Bay soit un manche, loin de là, il a inventé un style unique, souvent imité, mais jamais égalé. Mais il n'est peut-être pas - ou plutôt plus - la bonne personne à mettre aux commandes. Et je crois que même en lui laissant un cinquième opus à réaliser, le studio derrière la franchise, Paramount, et Hasbro, propriétaire de la licence, l'ont bien compris en faisant travailler quelques gros noms dans un think tank aussi balèze qu'un Decepticon enragé pour imaginer la suite des aventures d'Optimus Prime et de ses potes.

L'équipe créative dépêchée par le studio sur le premier spin-off Transformers, Bumblebee, est aussi un autre témoin de la maturité acquise par Hasbro et Paramount après cinq films signés Michael Bay. Avec une jeune fille en guise de personnage principal, des airs de Géant de Fer, un hommage à la première génération des Transformers - et ses designs cultes - et surtout Travis Knight (le réalisateur de Kubo et l'Armure Magique) aux commandes, le film semble vouloir s'éloigner radicalement du spectre de Michael Bay.

Si bien que ce spin-off Transformers se déroulera dans les années 1980, et non de nos jours, au contraire des cinq premiers films de la franchise. Le facteur temporel pourrait d'ailleurs être très intéressant à explorer dans de futurs films Transformers. On sait que Paramount aurait un métrage situé en pleine Rome Antique derrière la tête, et on se souvient de l'introduction médiévale de The Last Knight, qui était sans doute l'un des seuls éléments amusants du film. Qui sait, il y a peut-être une bonne histoire médiévale ou préhistorique à raconter avec un ou seulement deux Transformers écrasés sur Terre ! 

Réduire le nombre de robots pourrait également être l'une des meilleures décisions à prendre pour le studio. Le producteur Lorenzo Di Bonavnetura a déjà expliqué que le spin-off Bumblebee mettrait en scène moins de personnages (robots comme humains) et c'est assurément une bonne chose. Less is more, comme on dit outre-atlantique, et l'erreur des films de Bay a été de passer un temps toujours plus limité avec des robots toujours plus nombreux. Si bien qu'il est aujourd'hui difficile de comprendre l'affrontement entre les Autobots et les Decepticons, qui est pourtant le moteur de la franchise.

Et pourtant, derrière les explosions et les grosses cylindrées, il y a tant à raconter. Un scénariste inspiré pourrait sans doute connecter la découverte d'un Transformers par un ado' à l'envie de liberté qu'on ressent à cet âge-là, et qui aux Etats-Unis, passe souvent par l'achat d'une voiture ! Une idée déjà explorée dans le premier film, qui la gavait hélas de stéréotypes. Mais pourquoi ne pas imaginer un Transformers en forme de Road Trip ? Ou même un scénario qui évoquerait les flux migratoires ? Après tout, les Transformers fuient leur maison, Cybertron, pour trouver refuge chez nous - la métaphore est évidente ! On pourrait même imaginer raconter l'histoire d'un Transformers s'écrasant dans un pays plus exotique et passionnant qu'une énième mégalopole américaine ! N'influencerait-il pas la vision du robot à l'égard de l'homme ? L'idée en forme de question est d'autant plus cool qu'elle peut être croisée, comme on le disait tout à l'heure, à une époque plus captivante que la nôtre.

Autant de pistes, qui à mon sens, ont été bridées par le style de Michael Bay, qui déjà peu subtil, a perdu en nuance au fil des différents opus de la saga Transformers. Pourtant, et comme le montre ce petit travail d'anticipation - du moins je l'espère - il ne faut pas chercher très loin pour trouver le potentiel apparemment caché de la franchise sans tomber dans le mélange de dead serious et d'humour d'un Power Rangers ou d'une Momie. Mais tous les espoirs sont encore permis, puisque Hasbro, Paramount et leurs partenaires commencent à découvrir, lentement mais sûrement, les possibilités de leur propriété intellectuelle, comme le montraient récemment les virages pris par IDW sur les comic book Transformers. Affaire à suivre, donc, même si vos avis étaient sans appel :