Débat récurrent à Hollywood ou dans toutes les sphères artistiques : la qualité fait elle vendre ? Selon Blade Runner 2049 ou Mad Max : Fury Road, la question semble tranchée.
Dès son démarrage, Blade Runner 2049 avait eu du mal à trouver son public malgré des qualités évidentes. Un mois après sa sortie, le film ne totalise qu'un timide 240 millions de dollars au box office mondial, incapable de se baser sur la stratégie d'un marché chinois intéressé ou de la concurrence d'un clown tueur et d'un viking rigolo en parallèle.
Si ce 2049 affiche un coût de production cadencé à 155 millions, le Hollywood Reporter rappelle que comme pour toute estimation de budget, celle-ci ne prend pas en compte les dépenses engendrées par la promotion du film, ni le partenariat avec Sony. La société Alcon Entertainment, en charge de sa création, aurait ainsi eu besoin d'un solide 400 millions pour espérer être rentable sur le projet.
La raison est ici double : si Sony aura accepté de distribuer et de co-produire le film, elle aura exigé de la boîte de production d'être la première à récupérer les bénéfices des entrées en salles. Ainsi, Sony s'en sortirait indemne sans perte sèche, en récupérant ses 110 millions de mise de départ, tandis qu'Alcon aurait à éponger un déficit de plus de 80 millions.
A l'ombre de ce maillage financier, on peut surtout regretter que Blade Runner n'ait pas fait recette (un 400 millions pas utopique du tout était envisageable, des films comme Pacific Rim ou Mad Max : Fury Road considérés comme des échecs par l'industrie y étant parvenus), et que malgré l'excellent accueil critique reçu par le métrage de Denis Villeneuve, le public ait été aux abonnés absents.
Pour relativiser, on a du mal à voir cette suite comme autre chose qu'une imitation fidèle du premier opus, qui aura lui aussi peiné sur le marché au moment de sa sortie avant de devenir une oeuvre culte.