Quelques années après Maps to the Stars et une retraite qui semblait lui convenir, le grand Cronenberg annonce son retour pour une mini-série adaptant sa première tentative de fiction littéraire, Consumed.
On l'appelait, jadis, le "Roi de l'horreur vénérienne". David Cronenberg, bonhomme de soixante-quatorze ans, aura passé ces quelques dernières années à se reposer, circulant entre différentes célébrations pour évoquer ses oeuvres passées. A l'avant-front de pas mal de révolutions, tantôt esthétiques, tantôt philosophiques, le cinéma du canadien aura marqué une pause après la sortie, en 2014, de Maps to the Stars, plongée vaporeuse dans les interstices macabres et tortueux du star system hollywoodien.
Le hasard veut que Cronenberg réserve toutes ces annonces aux festivals où il est invité : après avoir évoqué son envie de travailler sur un projet de série à la Mostra de Venise l'an dernier, où on lui remettait un prix pour l'ensemble de sa carrière, le cinéaste a annoncé le projet Consumed pendant le festival du Nouveau Cinéma de Montréal, où était présentée une version restaurée de son film Crash, de 1996.
Adapté de son propre roman, l'aventure se présente comme une mini-série produite et diffusée par Netflix (qui ajoute Cronenberg à sa liste de grands noms fuyant à grandes enjambées le système traditionnel des studios), mêlant politique, anticipation, analyse des rapports entre technologie et humain, sexualité et rapport au corps. L'éventail classique du Canadien, avec une emphase sur un complot nord-coréen qui consisterait à implanter des insectes dans les poitrines des femmes d'occident - rien de très anormal au demeurant.
Reste à attendre une annonce plus officielle de Netflix, et de savoir si Cronenberg se chargera lui-même de l'écriture et de la mise en scène ou se contentera d'un simple rôle de producteur. Il y a deux petites années, plusieurs studios s'étaient arrachés les droits des films Scanners et Faux Semblants (Dead Ringers) pour développer des adaptations en séries télévisées de ces oeuvres - vu le temps passé et l'absence de nouvelles, il est probable que les sociétés de productions responsables aient simplement décidé de baisser les bras.
