Connaissant l'histoire compliquée du cut du premier volet, on serait presque en droit d'espérer que l'histoire se répète pour le film de Denis Villeneuve.
A bien des égards, Blade Runner 2049 aura marché dans les pas de l'original de Ridley Scott. Incapable de conquérir un succès grand public, iconoclaste dans sa structure, et compliqué à mettre en place dans la salle de montage.
Villeneuve expliquait en fin d'année dernière que l'ensemble des scènes tournées aurait pu mener à un métrage de près de quatre heures de durée. Dans la salle de montage, le réalisateur et ses équipes se seraient même posés la question d'une sortie en deux parties, incapables de trancher entre ce qu'il était préférable de garder ou d'omettre.
Ces propos n'étaient pas passés inaperçus, la toile se demandant si un projet de version longue était à l'étude. Le réalisateur se corrige aujourd'hui, sans écarter l'idée d'une director's cut pour autant.
"Le truc, c'est que c'est vrai, le premier montage faisait bien quatre heures, et à un moment on se demandait 'ok, est ce qu'on va voir le producteur pour le sortir en deux parties ?', mais disons que l'idée de le couper en deux n'a pas quitté la salle de montage. Non, la meilleure incarnation du film est ce qui a été projeté en salles. Ce qui est frappant c'est que le montage de quatre heures était au final assez fort."
Paradoxalement, Villeneuve n'adresse pas réellement la question d'une version longue. Après un véritable échec financier, les studios pourraient profiter de l'existence de ce montage longue durée pour événementialiser une sortie blu-ray, et entretenir le mythe autour des cuts de la saga.
De son côté, Ridley Scott n'aurait probablement pas signé pour un film de quatre heures de toutes façons. L'amer producteur et metteur en scène de l'original se sera exprimé à ce sujet, pour affirmer que cette suite était à son avis bien trop longue.
"Il faut que je fasse attention à ce que je dis. Le film était p*tain de long ! Bord*l ! Et la majeure partie du script est de moi... Je me suis assis avec les scénaristes pour un temps considérable, et je n'ai pas demandé d'être nommé à l'écriture, sinon je devrais tout le temps me balader avec un enregistreur pendant qu'on parle. Je ne peux pas faire ça à un bon scénariste. Mais je le dois, parce que pour prouver que je fais partie du processus concret, il faut constamment que je puisse le prouver, et qu'on ne vienne pas m'emmerder."
Des propos emplis de sagesse, dans la lignée de ce que le réalisateur aura exprimé sur l'ensemble de l'année 2017. On attendra en tout cas un communiqué ou une pétition de fans pour savoir ce qu'il en est de cette fameuse vision de quatre heures, qui sommeille encore dans les rushs des studios Alcon.
