Dieu crée les dinosaures. Dieu détruit les dinosaures. Dieu crée Ridley Scott. Ridley Scott crée l'Alien. Ridley Scott trouve Dieu. Ridley Scott détruit l'Alien.
Devenu une sorte de feuilleton malgré lui dans le paysage des franchises, Ridley Scott sera devenu un générateur de signes fascinant pour la presse à une quantité impressionnante de niveaux. Dans la gestion des franchises, la relation d'un auteur à sa création, et les orientations que peut prendre un cinéaste sur sa fin de carrière.
Après avoir fait montre d'une envie manifeste de se réapproprier la saga depuis Prometheus, Scott aura peu à peu délaissé le sujet du Xénomorphe pour s'intéresser au monstre, plus actuel selon lui, né de l'intelligence artificielle.
Un choix en conscience fait sur Alien : Covenant en particulier. A ce titre, le réalisateur pense avoir opéré une bonne transition entre ce que les gens attendaient de ce métrage, et la direction qu'il pense emprunter sur un éventuel troisième film.
"Oui, nous allons en faire un autre, bien sûr. Je pense que ce que nous devons faire est de nous éloigner graduellement des trucs d'extra-terrestres. Les gens m'ont dit 'il faut plus d'aliens, plus de face-huggers, plus de torses explosés', donc j'en ai mis pas mal dans Covenant et je pense que ça fonctionnait assez bien. Mais je pense que quitte à y retourner, il faut trouver une autre solution plus intéressante. Je pense que l'intelligence artificielle est devenue plus dangereuse, et donc plus intéressante."
S'il continue de répéter à qui veut l'entendre (en l'occurrence, le plateau d'Entertainment Weekly) qu'un troisième Prometheus est bien en chantier, cette envie d'intelligence artificielle rappelle l'insuccès rencontré par Blade Runner 2049 dans les salles, où Scott opérait au poste de producteur (sans oublier les résultats décevants de Covenant de son côté).
Il n'est donc toujours pas certain que la Fox décide de prolonger les frais, le studio étant d'ailleurs assez peu bavard de son côté sur l'avenir de la série. En l'attente, les fans de torses explosés auront de quoi se consoler des mésaventures récentes en revenant en arrière, et les autres profiteront toujours d'un peu de nostalgie.
