- L'ambiance sombre
- Les jeux de points de vue
Il est l'heure pour François Baranger de remettre son bicorne à cocarde pour nous livrer la troisième partie de son uchronie napoléonienne chez Denoêl, Lunes d'encre. Nous vous avions parlé ici des deux premiers tomes, si vous ne les avez pas lu, attention au divulgachage dans les prochaines lignes !
La fin est proche, l’Empire a été défait à Waterloo et les Russes ont trouvé un sorcier capable de rivaliser avec Elegast. Les cartes sont rebattues et les acteurs de ce roman choral se sont dispersés de Moscou aux Pyrénées et jusqu’en Egypte !
Pourtant tout s’éclaire, les jeux de pouvoir se font plus transparents, les émotions plus tranchantes et les décisions… irrévocables !
Ce troisième tome est l’occasion de rencontrer de nouvelles cultures et de voir leur évolution face à la magie. C’est également un risque de plus pour François Baranger de confronter histoire et uchronie. Ce défi est, depuis le premier tome, une réussite. Bien que dans ce nouveau volet un certain nombre d’éléments dénotent, pouvant parfois nous sortir du récit, d’autres nous plongent profondément dans ce XIXe siècle ensorcelé.
En résumé
Ludwig, Ethelinde et Maturin prennent la route pour l’Egypte à la recherche de cristaux d’uchronites du sorcier d’Empire.
Irénion et la résistance s’organisent dans les Pyrénées, épaulés par Eleanor et son frère.
Elegast, régent auto-proclamé, essaie de tenir l’Empire tout en cherchant à contrer le sorcier Russe.
En Russie, la duchesse Uliatine continue ses complots pour accéder au pouvoir, tout comme Nicolas, le frère du Tzar.
Au milieu des conflits des hommes et des sorciers, les résurgions continuent de terroriser l’Europe. Nul ne sait quel lien ils entretiennent avec l’Art Obscur, le Bog Krovi ou d’autres mystères encore plus sombres.
L’avis d’Exo
Dans la dynamique instaurée par le second tome, ce nouvel opus apporte des réponses aux questions soulevées par le précédent tout en gardant son lot de mystères. La magie prend de l’ampleur, les confrontations ont des enjeux toujours plus déterminants pour la suite et les rebondissements sont toujours surprenants.
Les différents points de vue permettent à l’auteur de continuer à jouer avec nous, distillant habilement les informations au travers des yeux de différents personnages. Ces derniers, bien que leur développement ne soit pas égal, sont tous passionnants et intrigants. La manière dont ils se croisent et évoluent les uns au contact des autres dresse un tableau global des sociétés du XIXe.
En conclusion, Ars Obscura livre 3 : Sorcier Empereur est une grande leçon de construction narrative et de fantasy historique. Nous attendons la conclusion de ce cycle avec grande impatience !