Critiques

Aurora (Kim Stanley Robinson) : une odyssée interstellaire époustouflante

Par Richard Lecastor
3 min 3 mai 2022
Aurora (Kim Stanley Robinson) : une odyssée interstellaire époustouflante
On a aimé
- Le réalisme
- Les retournements de situations
- Le personnages de Freya
On n'a pas aimé
- Rien

Le soleil lui fouette le dos, et la plage humide brille de mille feux. Tout étincelle, c’est éblouissant. Il y a beaucoup trop de lumière. Une déferlante roule sur la plage puis repart vers la mer en abandonnant un trait d’écume derrière elle… Cette planète est grandiose. Elle baisse la tête et embrasse le sable.

       

Aurora est l'un des derniers romans du célèbre auteur américain Kim Stanley Robinson. Publié initialement aux États Unis en 2015, le roman est sorti en France en 2019 aux éditions Bragelonne, dans les collections SF puis SF poche. Aurora nous raconte la périlleuse histoire des premiers voyageurs interstellaire partis en quête d'un nouveau foyer. Mélange d'aventure et de hard SF, ce roman devrait émerveiller le plus grand nombre.

Le résumé

En 2545, les habitants de la terre ont construit une immense arche spatiale dans le but de rejoindre à 12 années lumières le système Tau Ceti et sa planète habitable Aurora. Véritable prouesse technologique : le vaisseau est constitué de deux anneaux reliés par des rayons à une épine centrale mesurant dix kilomètres de long. Chaque anneau est composé de douze cylindres de quatre kilomètres de long, contenant chacun un écosystème terrestre différent. Traversant l'espace à 10% de la vitesse de la lumière, le vaisseau devrait atteindre sa destination en un peu moins de 200 ans. Pour coloniser Aurora, 2000 passagers originaires de différents pays ont pris place à bord du vaisseau et ce n’est pas moins de 6 générations de passagers qui vont se succéder durant ce voyage.

 

Parmi les personnages, nous retrouvons : Devi, l'ingénieure en chef du vaisseau ; son époux Badim en charge de l’organisation du vaisseau ; ainsi que Freya leur fille, adolescente au début du roman et dont le récit de sa vie nous est raconté dans ce roman. L’histoire débute lorsque le vaisseau réduit sa vitesse à l’approche d’Aurora, Devi découvre alors qu’après 160 ans de voyage les défaillances se sont accumulées sur le vaisseau. Les systèmes commencent à tomber en panne les uns après les autres, dans cet environnement clos : les bactéries ont muté et évolué plus rapidement que les humains rendant la cohabitation périlleuse. Mais le pire est à venir lorsqu’ils découvrent que la planète Aurora n’est peut-être pas l’Eldorado tant espéré, mais que faire rester ou rentrer ?

Notre avis

C’est une véritable odyssée spatiale que nous offre Kim Stanley-Robinson. L’histoire est captivante, le rythme soutenu et les personnages y sont bien développés. Dans la continuité de la trilogie Martienne, l’auteur explore cette fois une possible conquête interstellaire. Le voyage à travers l'espace est parfaitement détaillé, et tous les rebondissements abordés tant scientifiques que sociaux sont d’un réalisme saisissant. Toutes les questions sont étudiées : un voyage dans les étoiles, est-il possible ? Comment pourrait se passer la vie à bord d'un vaisseau spatial intergénérationnel ? Quel y serait le rôle de l’intelligence artificielle ? etc.

L’auteur met également en avant l’aspect écologique, comment gérer des ressources dans un environnement fermé tel qu'un vaisseau spatial? Il aborde ainsi les défis d'une gestion équilibrée des écosystèmes artificiels et de la nécessité de respecter les limites de la nature. L’aspect qui m’a le plus convaincu du roman est l’évolution des relations sociales. En effet, l’auteur examine comment les humains et les autres formes de vie à bord du vaisseau spatial évoluent et s'adaptent à leur environnement confiné de génération en génération. De plus, les interactions humaines et les dynamiques sociales à bord du vaisseau spatial, mettant en lumière plusieurs conflits, ou dilemmes éthiques auxquels les personnages seront confrontés.

 

Bon vous l’avez compris, je ne suis pas dithyrambique sans raison : de l’ensemble des œuvres de Kim Stanley Robinson, Aurora est de loin ma préférée.