Les personnages vraiment bien saisis
La fin !
J'ai reçu ce livre sans l'avoir demandé, puisque je ne suis pas un grand fan de la SF contemporaine. Mais, étant donné qu'il était assez bref, et que j'avais un peu de temps libre (miracle oui), je me suis dit que j'allais en parcourir quelques lignes, par acquis de conscience. Une bonne heure plus tard, je reposais le livre, un peu étourdi. Rich Larson avait réussi son coup, et moi j'étais pris.
Car ce livre, aussi bref soit-il, me semble regorger d'une richesse déroutante au début, rapidement enivrante, passionnante une fois la moitié atteinte. Je ne doute pas que mon manque de culture en science-fiction soit une des causes de mon engouement, mais le fait qu'il ait su me séduire malgré tout montre le talent de son auteur. L'univers est peu expliqué, de nombreux termes, encore mystérieux une fois le livre refermé, mais je trouve que ça participe de son atmosphère inquiétante, et séduisante. La violence sourd partout, mais l'amour n'en est jamais très éloigné, heureusement.
Je trouve une certaine poésie dans cet univers déchiré, cadavre titanesque d'une créature-monde voué à errer parmi les étoiles, mélange de vie et de métal, de mécanismes et d'instinct. Pour autant, le livre ne se perd pas dans les abstractions, et le lecteur assoiffé de violence aura sa dose, fourni avec un supplément maison ; le lecteur à sec de douceur, la sienne. C'est sûrement ce que j'ai le plus apprécié, cette capacité à mêler les extrêmes, et à fournir autre chose qu'un livre moyen, médian. Au contraire, en une grosse centaine de pages, l'auteur parvient à esquisser un monde, des personnages, une morale. L'histoire, elle, est loin de n'être qu'esquissée, et on aimerait pouvoir s'y plonger plus longtemps.
Je ne peux que donc recommander cette lecture, qui ne laissera je pense personne indifférent. Ce n'est pas le genre de livre que l'on repose pour l'oublier aussitôt, repu d'une pitance pâle et plate ; c'est au contraire une œuvre au goût prononcé, rare, un peu acide parfois, mais qui rend vite addicte. On serait prêt à... en perdre la tête !
Si vous êtes prêts à explorer les chairs continentales d'une planète morte, venez par là !