Magnifiques dessins
Ultra original
Parce que combattre les esprits et les aliens n'est pas réservé qu'au occidentaux, aujourd'hui je vous laisse jeter un œil sur la dernière sensation shonen qui débarque en France avec force Yokai et même des extraterrestres !
Le résumé
Dandadan c'est la rencontre invraisemblable entre Momo, jeune fille populaire et jolie issue d'une lignée de medium et fasciné par les fantômes, qui sort juste d'une déception amoureuse pour le moins brutale, et Ken (très vite surnommé Okarun par Momo) jeune otaku solitaire fasciné par les ovnis. Ceux-ci se mettent au défi de se prouver l'un à l'autre que leurs passions ne reposent sur rien et se mettent au défi de pénétrer des lieux fréquentés par les extra-terrestres pour Momo et par un fantôme pour Ken. C'est bien évidemment là que commencent les ennuis....
Notre avis
Pour paraphraser une citation attribuée au philosophe Kilian Mbappé "Le Shonen, il a changé". En effet étant un enfant issu de la grande époque de l'arrivé des animé japonais issus de shonen, puis parent d'enfants biberonnés aux mangas pour ados, j'ai pu voir l'émergence ces dernières années de shonen "plus", c'est-à-dire plutôt destinés à de grands ados, la faute à une violence plus extrême, plus crue ou des thématique plus "adultes". J'en veux pour exemple le succès de "L'attaque des Titans", "Promised Neverland", "Demon Slayer" ou même "One Punch Man" entre deux flemmes de Saitama.
Et Dandadan ne fait pas exception. Non pas par sa violence, plutôt modérée, mais par son humour en dessous de la ceinture et le coté sexualisé de la représentation de Momo. Bref, tout cela pour dire que le petit dernier de la famille devra plutôt rester sur "My Hero Academia"...
Vendue, (et espérais-je pas survendue), depuis quelques mois, par quelques lecteurs en avance sur le calendrier de nos latitudes (on va dire qu’ils lisent tous le Japonais, hein !) comme la nouvelle sensation shonen, et largement mis en avant par son éditeur (Crunchyroll, ex Kazé) à la Japan Expo, je dois dire qu'au moment de mettre les mains dessus, se mélangeaient en moi l'espoir de lire la tuerie annoncée et la peur de la déception.
Et je dois dire que les premières pages m'ont plutôt désarçonné... En effet le langage très cru et l'ultra sexualisation de Momo m'ont vraiment dérangé... Mais tout cela passe au fur et à mesure de la lecture, désamorcé par l’humour, l'action, l'histoire qui se met en place et la série qui trouve son ton juste à savoir un humour graveleux, mais qui reste dans des justes proportions.
Et très vite ce cocktail d'humour sous la ceinture, de fantastique et d'action fonctionne, d'autres personnages se mêlent à la dance et on passe définitivement un excellent moment, conscient d'avoir lu quelque chose d’assez unique dans le propos et d'ailleurs de ce fait on sort un peu perturbé par cette lecture. Mais qu'avons-nous lu là ?
D'ailleurs les tomes sont passés entre les mains de trois personnes (mes deux ados de 15 et 17 ans garçon et fille, et moi), et le ressenti est le même, on ressort groggy de cette expérience
"Ok, on a compris le scénario est béton, mais quid des dessins ?" Soit patient petit scarabée, j'y arrive. Car là on tombe sur un gros morceau du manga. En effet, c'est une petite bombe graphique, et ce, dès les premières pages ! Que ce soit dans la vie quotidienne, lors de scènes d'action parfois dantesque dans leur ampleur, ou en quasi super-deformed lors des scènes d'humour. C'est beau, et l'unité graphique fonctionne très bien. Même la colorisation des quelques illustrations en couleur est magnifique.
On nous l'a vanté, parfois même trop, mais le bruit autour de ce manga signé Yokinobu Tatsu est plus que justifié. C'est un mélange unique de fantastique, d'action et d'humanité, le tout saupoudré de sexy et d'un humour graveleux, qui pourrait parfois ne pas fonctionner sur certaines personnes. Espérons que les prochains tomes continuent dans la même veine et evitent l'écueil de la dispersion. En tout cas ici, c'est adopté !