Avez-vous déjà pensé à changer de vie ?
Vous êtes-vous demandé comment elle serait si vos choix avaient été différents ?
Jason se pose cette question tous les jours. Professeur dans un petit lycée, il mène une vie rangée et confortable aux côtés de sa femme Daniela et de son fils Charlie, qu’il aime par-dessus tout. Pourtant, cette monotonie l'exaspère. Les jours se suivent et se ressemblent, les élèves affichent une mine déconfite, et son fils grandit tandis que Jason sent sa vie lui échapper peu à peu.
Un soir d’hiver ordinaire, tout bascule. Un individu armé le kidnappe et l'abandonne dans un entrepôt désaffecté, après lui avoir administré une dose massive de psychotropes. À son réveil, Jason découvre qu'il n'est pas professeur de physique, mais un éminent chercheur possédant son propre laboratoire.
Dark Matter fait partie de ces romans qu’on ne peut plus lâcher une fois ouvert. L’intrigue est si haletante que j’ai dévoré les pages pour connaître la fin. J’ai adoré la manière dont Blake Crouch joue avec les concepts de la physique pour explorer la question de l’identité. Il redonne à cette question toute sa complexité et sa singularité, montrant combien nos choix et nos actes ne nous conditionnent pas de manière définitive.
Choisir, c’est opter pour une alternative parmi un ensemble de possibles que nous ne maîtrisons pas. Choisir, c’est aussi renoncer : renoncer à une personne, à une expérience, à une vie, pour en vivre une autre. Entre acceptation et lâcher-prise, ce roman nous invite à savourer l’instant présent et à nous défaire de nos remords, pour profiter pleinement de ce que l’on a, plutôt que de ce que l’on aurait pu avoir.
J’ai pris un immense plaisir à suivre cette trame narrative, qui mêle surnaturel et réalité pour proposer une réflexion de nature philosophique. Dark Matter prouve que la littérature de genre possède ses propres codes pour transmettre des valeurs profondes à ses lecteurs. Il est temps de la considérer autrement que comme un simple produit de divertissement.