Critiques

Les Enfants des Otori, T1 : un roman dépaysant ?

Par lapagefranche
3 min 6 mars 2024
Les Enfants des Otori, T1 : un roman dépaysant ?

Une envie de voyager, de lire une histoire où il est question de luttes intestines et de jeux de pouvoir au sein d’une société hiérarchisée ? Quoi de mieux que de lire un roman fantastique de Lian Hearn pour sortir de sa zone de lecture, et plonger au sein d'un empire japonais où différents clans se disputent le pouvoir. 

Vous y découvrirez un jeune adolescent qui a été placé dans un Temple après que son père ait été mis à mort pour avoir trahi son clan. Orphelin et tributaire des erreurs de son père, Sunaomi subit quotidiennement un traitement rude, afin de le forger à une vie monastique où il n’y a pas de place au plaisir. Mais son destin va prendre une tout autre tournure lorsque des capacités magiques vont naître chez lui, des pouvoirs qui vont susciter l’intérêt de personnages plus ou moins malveillants. 

De cette lecture, j’en ressors satisfaite, car comme promis, Lian Hearn nous fait voyager avec un héros attachant qui, hélas, se fait souvent exploiter par les adultes, ce qui s’avère frustrant pour nous lecteurs qui attendions avec impatience qu’il se rebelle et s’affirme davantage. D’un autre côté, cela nous permet de découvrir l’univers à travers ses yeux d’enfant maltraité, mais étonnamment mature pour son âge. Je me garderais donc de conseiller cette lecture à tous ceux qui préfèrent les héros charismatiques, qui réussissent toutes les épreuves auxquelles ils sont confrontés.

Pour ma part, je n’ai pas été frustrée au point de lâcher le roman, car l’autrice a construit un personnage qui agit selon son âge. En l’occurrence, il s’agit d’un roman destiné en grande partie aux adolescents, car l’écriture ne pose pas de difficultés particulières, même pour un lecteur non aguerri. 

Enfin, l’autrice parvient à critiquer le totalitarisme à travers son histoire, en brossant le portrait d’un tyran assoiffé de sang et de pouvoir, dont les réactions vindicatives le caractérisent de facto comme le méchant de l’histoire, ce qui reste une bonne manière d’inciter les jeunes à saisir les enjeux de la politique et de faire la distinction entre le Bien et le Mal.

 

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