Alors que les marvelleries lassent les mirettes et que l'âge d'or du blockbuster américain montrent des signes d'usure, il est impressionnant de voir comment le regard des spectateurs s'agitent vers d'autres horizons cinématographiques.
Le cinéma : une usine à rêves sans fin (?)
Le constat est frappant : un film comme RRR montre l'imagination débordante de l'industrie Bollywood, le cinéma coréen développe le genre du polar et du film sociétal avec une précision délirante... De sérieux challengers arpentent les terres cinéphiles avec dans leur besace des propositions innovantes et rafraîchissantes. Un vent de changement se profile.
Hear Me Roar !
Tout récemment, c'est Godzilla Minus One, film réalisé à l'occasion du 70ème anniversaire du plus célèbre kaiju de l'archipel, qui a amené des cohortes de gens curieux dans les salles obscures et ce, malgré une distribution frileuse à l'international.
Pourtant, un bouche à oreille solide aura permis une ressortie prolongée, permettant à votre humble serviteur de ne pas manquer l'occasion de découvrir cette lettre d'amour au monstre phare de la culture nippone.
Le métrage ne cache son ambition d'être une lettre d'amour emplie de nostalgie au film de 54. En plus de reprendre l'aspect originel du kaiju, le métrage réalisé par Takashi Yamazaki revient à la symbolique originelle de la créature et à son message nucléaire effroyable. Face à un Japon exsangue, Godzilla efface toute trace du pays sur l'archipel tandis qu'un gouvernement incapable se retrouve démuni, obligeant ses citoyens à se défendre par leur propres moyens. Cette incapacité gouvernementale est d'ailleurs l'un des points phares du message porté par Minus One, puisqu'ici, les citoyens japonais doivent reconstruire deux choses : leur nation et leur destin.
Créature destructrice venue d'ailleurs, Godzilla apparaît ici dans sa plus pure origine, loin d'un gigantisme à la Gareth Edwards, le tout accompagné par une bande son symphonique dont certaines compositions font elles aussi figure de retour aux sources avec d'amples effets de cuivres. Visuellement, Godzilla Minus One force un certain respect avec ses 15 millions de budget, offrant un hommage rétro habilement fichu au film de 1954 tout en mettant à l'amende certains blockbusters récents.
Impossible donc de passer à côté de ce phénomène culturel qu'est Godzilla, montrant que le genre n'a pas perdu de sa superbe et peut très bien se débrouiller sans l'appui des budget délirants Hollywoodiens.
Le mythe Godzilla ne se dévoile dans toute sa superbe que quand son pays d'origine s'en charge, est c'est finalement pas plus mal.
"I can't believe that Godzilla was the last of its species. If nuclear testing continues, then someday, somewhere in the world... another Godzilla may appear."