Critiques

High on life : Virée à Blim City !

Par Mooncake - Sébastien
5 min 11 avril 2023
High on life : Virée à Blim City !

S’il y a bien un jeu que j’attendais en fin d’année 2022, c'était High on Life, sorti tout droit de l’esprit tortueux de Justin Roiland, fondateur du studio Squanch Games et co-créateur de Rick et Morty, la célèbre série complètement barrée. 

Connaissant le travail du loustic et étant un grand fan d’absurde, de SF et bien sûr de Rick et Morty, j'avais de grandes attentes pour ce jeu.

High on Life, c’est le premier FPS (First Person Shooter) de Squanch Games, studio surtout connu pour ses projet de jeu en réalité virtuelle. C’est également le second projet qui sort sur consoles après Trover Saves The Universe, il y a bientôt 4 ans.

 

Un scénario qui a du peps... mais qui n’explose pas



Dans High on life, vous incarnez un humain des plus banals qui se retrouve à jouer les chasseurs de primes pour traquer et tuer tous les membres du G3. Jusque-là rien d’alarmant non ? Tout irait bien si le G3 en question n'était pas un cartel de drogue extraterrestre qui a envahi la planète Terre pour en capturer les humains et les revendre sous diverses formes à tous les aliens de l’univers. Car oui, l'humain est probablement la meilleure drogue à s’envoyer au travers de la galaxie.

 

Disons-le clairement : en l’espace d’une heure de jeu, le scénario est déjà complètement parti en vrille… Et c'est de pire en pire au fil du jeu !

 

Comme je le disais, votre boulot c’est de vous occuper du G3 et surtout sauver vos parents ! Parce que oui, sauver l'espèce humaine c’est sympa mais bon le but c’est surtout de retrouver vos parents (qui ne peuvent pas vous blairer en plus de ça).

C’est donc avec l’aide de Gene, votre mentor alien complément éclaté (oui c’est littéral) et les gatlians, vos armes anthropomorphes, que vous allez parcourir la galaxie afin d’atteindre votre but. Je préfère ne pas en dire plus, la découverte de cet univers absolument tordu est à mourir de rire.

Le scénario de High on Life, c’est évidemment la grande force du jeu, mais c’est aussi en partie pour moi une de ses faiblesses. Je suis probablement trop habitué à la construction narrative que nous propose Justin Roiland et son comparse Dan Harmon dans Rick et Morty. Un même fil rouge qui parcourt les saisons composées d'épisodes sans queue ni tête mais toujours construits de manière complexe… Eh bien j'attendais du jeu une expérience similaire, qui n'est jamais apparue.

Au contraire, la trame du jeu et son lore sont trop bien définis et cadrés. Contrairement à Rick et Morty, nous savons d’avance où l'histoire nous emporte. C’est cette petite différence qui en fera un bon scénario, prenant, mais pas excellent et c’est bien dommage puisque celui-ci est bien écrit avec des dialogues renversants.

On se retrouve finalement avec un univers très kitsch digne du Mars Attack de nos années 90.

Une direction artistique décalée et colorée

 

La direction artistique du jeu n’est pas en reste, le génie créatif de l'équipe est poussé à son maximum, les différents environnements du jeu sont visuellement hors norme et me rappellent fortement un titre dans la même veine que je vous recommande Journey to the savage planet. Le design des aliens est vraiment réussi, certains sont vraiment absurdes, d’autres moins, mais ce qui est sûr c’est que l’identité visuelle du titre est bien affirmée. 

 

Ici le boss du G3, un cas typique de “What the fuck” en termes de design

Ou encore la version Wish d’un Ewok (oui les références à la pop culture sont nombreuses)

La ville principale que vous parcourez, Blim City, est digne d’une mégalopole spatiale où vous croiserez un véritable melting-pot d'extraterrestres. C'est vivant, c’est coloré, bref un vrai régal pour les yeux.

 

En termes de weapon-design hors norme, la palme revient tout de même à Créatures, une de vos armes.

En gros, vous insérez votre bras dans l'orifice, et l’arme fait grandir des petites créatures (ses bébés) dans les cavité utérines au dessus de sa tête (ne me demandez pas comment ça fonctionne)

 

Un gameplay daté classique

 

Côté gameplay, on est clairement dans un shooter à l’ancienne, les armes sont originales mais vous aurez seulement à disposition un tir principal et un tir secondaire pour un total de 6 armes incluant le couteau (mon préféré). 

 

Quelques améliorations viendront agrémenter le jeu dans son ensemble, améliorations d’armure ou de carburant pour votre jet pack, mais mis a part ça, rien de transcendant. Vous pourrez également revisiter les niveaux afin de trouver plus d’argent ou les quelques secrets dissimulés au travers de ceux-ci, un peu à la manière d’un metroidvania, afin d’acheter plus d'améliorations ou des Mods pour vos armes afin de leur offrir un effet spécifique (changeant leurs couleurs au passage).

 

Ce qui fait le sel du gameplay, c’est évidemment les dialogues des armes. Vous allez avoir droit à pléthore de jeux de mots, d’anecdotes et autres commentaires lors des gunfights, de vos dialogues avec des PNJ ou simplement en explorant. J’ai personnellement adoré Knifey, un couteau adepte du massacre qui ne demande qu'à tuer et égorger constamment vos ennemis.

 

Kenny (ici à droite) votre Gatlian de base est doublé par Justin Roiland lui-même, la voix originale de Morty et sa personnalité y ressemble également fortement. 

 

Le travail concernant le doublage de toutes les armes est vraiment de qualité. Toutefois, pour ceux qui n'affectionnent pas la VO (sous-titrée) ou ne lisent pas vite en général, le gameplay s’en trouve franchement affecté. En effet, difficile de lire les dialogues pendant les combats tant ils défilent vite… rester en vie ou rire, il vous faudra choisir !

En bref

 

High on life est une très belle production que vous ne devez pas manquer. Original, bien écrit et visuellement peu commun, le jeu est une véritable expérience vidéoludique. Bien qu’il soit entaché par quelques défauts, il serait franchement dommage de passer à côté pour si peu. Foncez, et vous aurez l’occasion pendant 15 à 20h de vous régaler sur ce genre d'OVNI que vous ne croiserez pas tous les jours.