- l’esthétique “dark academia”
- la qualité de la traduction
- les références moins accessibles à un lectorat qui ne connaît pas Shakespeare
- l’inversion des rôles qui aurait pu être davantage exploitée
Ils étaient sept
Oliver, James, Richard, Meredith, Alexander, Wren, Filippa. Tous les sept entament leur dernière année d'études de théâtre shakespearien. Ils jouent Jules César, MacBeth, Roméo et Juliette, Le Roi Lear... Ils jouent jusqu'à confondre scène et réalité, personnages et personnalités. Dix ans plus tard, Oliver purge une peine de prison pour homicide.
Mais qui est mort, et qui a vraiment tué ?
Après des années de silence, Oliver se confie enfin, réellement, à l’inspecteur chargé de l’enquête qui l’a mis derrière les barreaux.
Dark academia, quésaco ?
Ce roman m'intriguait d'une part par son succès retentissant dans la sphère littéraire anglophone, et d'autre part pour son enquête en huis clos dans cette ambiance “dark academia” que j'avais très envie de découvrir.
La “dark academia” pourrait se définir comme une esthétique plutôt qu’un genre. Le décor est planté dans une université élitiste, souvent anglaise ou américaine, et les thèmes de l’art et de la littérature sont au cœur du récit. Parmi les romans connus du moment, on peut citer Ninth House de Leigh Bardugo, The Secret History de Donna Tartt, The Atlas Six de Olivie Blake ou encore Scholomance de Naomi Novik.
Et je suis bien sortie de ma zone de confort ! If We Were Villains est un véritable hommage à l'œuvre de Shakespeare, écrit par une experte, pas pour des experts mais au moins pour des fans. Moi qui n'ai jamais lu de pièce de ce monsieur, je n'ai pas forcément trouvé ce texte accessible et j'ai dû manquer de nombreuses références !
Comme une pièce, ce roman est organisé en actes et en scènes. L'intrigue est très lente, je dirais même contemplative, centrée sur les relations entre personnages plutôt que l'action ou la tension (le dénouement est assez prévisible).
Acteurs ou personnages ?
Je vais donc concentrer mon avis sur les personnages ! Ces étudiants agissent comme les personnages qu'ils incarnent, citant Shakespeare à tout bout de champ (vraiment, chapeau à la traductrice Louise Malagoli pour le travail que cela a dû représenter). Par conséquent, ils ont parfois des réactions aberrantes par leur immoralité, se rendant tous complices du meurtre de l'un des leurs.
J'ai préféré le personnage de James, qui est le seul à changer véritablement de rôle (vu la taille du livre, l'autrice aurait pu imaginer davantage d'inversions et de jeux de dupes, ç'aurait été plus savoureux !). James est ce héros flamboyant qui a toujours le bon rôle, inséparable de notre narrateur, Oliver, le “gentil compagnon” de la bande mais qui s'affirme et gagne en nuances peu à peu. Leur duo transcende cette histoire !
© @leyaclub
If We Were Villains de M. L. Rio est sorti en librairie ce 4 octobre, traduit par le groupe Bragelonne (Hauteville pour la version brochée et Fibs pour la version reliée).