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Critique - La Guerre du Lotus T.2 (Jay Kristoff) : Une suite qui étend l'univers et complexifie l'histoire

Par Louis - CINAK
3 min 26 août 2021
Critique - La Guerre du Lotus T.2 (Jay Kristoff) : Une suite qui étend l'univers et complexifie l'histoire
On a aimé
- La complexité du personnage de Kin
- L'ambiance dystopique
- L'humour du griffon
On n'a pas aimé

La dynastie Kazumitsu est détruite, mais il y a toujours la Guilde du lotus même s’il n’y a plus de shogun. Et c’est elle le cancer de la nation.

La Guerre du Lotus est la saga qui a fait découvrir Jay Kristoff. Après un premier tome qui nous avait séduit, penchons-nous sur la suite de cette saga Young-Adult aux teintes sombres et japonisantes ! 

Après ces lignes, je considère que vous avez lu le tome 1 ! Spoiler alert ! Si vous cherchez à vous faire une idée du tome 1, voici l’avis de SyFantasy !

Yukiko a tué le shogun mais l’influence de la Guilde du Lotus reste forte sur l’archipel de Shima ! En effet, elle cherche à placer un nouvel homme à la tête de l’île : Hiro, l’ancien amant de Yukiko et noble de haute lignée ! La jeune danseuse d’orage et son tigre de tonnerre volent de toutes parts pour soulever les habitants contre la Guilde. Les Kagés, les rebelles, ont révélé sur les ondes que le remède miracle pour rendre à nouveau fertiles les terres cultivant du lotus est en fait un engrais tiré des cadavres des prisonniers étrangers. Les feus de la rébellion couvent partout et la situation politique est extrêmement tendue ! A cela s’ajoute des tremblements de terre qui s’associent étrangement aux sautes d’humeur de Yukiko, qui n’arrive plus à contrôler ses pouvoirs. Loin d’être un roman de transition vers la conclusion de la trilogie, ce tome 2 réserve beaucoup de surprises et est même meilleur que le précédent car il détaille l’univers et les personnalités complexes des héros.

Le pouvoir de Yukiko s’accroit de jours en jours et elle met en danger ses compagnons d’armes. A travers le regard des autres personnages, l’auteur nous montre toutes les tensions intérieures qui tiraillent l’héroïne, qui doit supporter le deuil de la mort de son père, mais aussi la charge d’être la nouvelle figure de la rébellion. Jay Kristoff va développer une part nettement plus sombre de son héroïne par ce biais, introduisant un aspect sauvage à Yukiko que l’on ne lui connaissait pas encore !  Et certaines scènes de perte de contrôle sont réellement angoissantes, comme celles où des moineaux viennent s’écraser contre les vitres quand Yukiko a des bouffées de haine… Buru, son arashitora, va l’accompagner dans le long processus d’apprentissage de ses pouvoirs, mais ils devront quitter les rebelles pour trouver des réponses sur les danseurs d’orage. L’occasion pour l’auteur d’explorer d’autres segments de l’archipel, mais aussi aborder les gaijins, ces étrangers à qui le shogunat a déclaré la guerre.

Le personnage ambivalent de Kin est, à mon sens, le meilleur de la Guerre du Lotus. Ancien membre de la Guilde du Lotus, il suit Yukiko seulement par amour, mais est rejeté par les rebelles, qui n’arrivent pas à dépasser son passé. Il cherchera systématiquement à bien faire mais sera sans cesse repoussé et quand il décidera de prendre les choses en main et de mettre fin à la guerre, il va entreprendre des actes qui sont d’une intelligence rare et son personnage s’annonce être le pivot de l’intrigue du troisième roman de la Guerre du lotus. A suivre, si l’auteur ne douchera pas nos espérances !

Buru gagne également en profondeur dans ce deuxième volet. L’humour taquin et sa personnalité arrogante et de plus en plus développée en font un héros à part entière. Sa relation avec Yukiko est touchante à bien des égards et ce tome nous permet d’en apprendre davantage sur son histoire et à celle des autres yokais de son espèce !

L’univers devient un vrai point fort de ce tome 2 car, grâce à un approche chorale, où l’on va suivre plusieurs personnages à la fois, dans plusieurs endroits du continent, l’auteur nous propose de découvrir en profondeur le palais impérial et la capitale sous la coupe de la Guilde. Tandis qu’un autre pan du roman est entièrement dédié aux espaces forestiers et aux raffineries de la Guilde, offrant de très jolis contrepoints entre les ambiances, ce qui renforce l’atmosphère dystopique de la Capitale avec ses samouraïs en armure patrouillant dans les rues… Le tout est servie par de magnifiques descriptions des lieux, ce qui dénote par rapport au premier volume, qui étaient plus directes et orientées sur l’avancée de l’histoire. Ici, Jay Kristoff se permet de belles envolées ou de sombres esquisses de son univers steampunk japonisant.

Le deuxième volume de la Guerre du Lotus renforce l’idée que cette saga est à découvrir de toute urgence. Plus brutal par l’histoire mais plus beau par le style, Jay Kristoff ne propose pas un énième roman charnière avant sa conclusion qui s’annonce pleine d’actions, mais bien un roman qui étaye un univers déjà bien fourni et qui complexifie des personnages déjà très bien construits !

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