- Une histoire et un cadre originaux
- Des thèmes forts
La belle Venise, ville de l’amour, se montre sous son jour le plus sombre dans La Venise des Louves, aux éditions Drakoo. Première œuvre papier du dessinateur italien Emanuele Contarini, concept artist chez Disney, dont le style incisif sert ici une histoire de traumatismes, de meurtres et de vengeance.
L’histoire
Frappée par une attaque mystérieuse, la lagune vénitienne se voit amputée d’une de ses îles, qui réapparaît pour devenir « l’île noire ». D'étranges gondoliers en viennent pour rançonner les habitants, et ravagent des quartiers entiers grâce à leurs mystérieuses « bombes D » : distorsion, dispersion, dévoration et démence.
Frappé par l’une de celle-là, le pianiste Renzo a perdu un bras à cause de la dévoration. Calliope subit les effets de la distorsion et a fusionné avec son bébé à naître, faisant d’eux des siamois. De son côté, Alessia peut pressentir le futur à cause des effets de la démence. Tandis que Bianca et Nera ne peuvent plus s’éloigner de plus de quelques mètres sans risquer des douleurs atroces à cause de la dispersion.
Ensemble, ils forment une meute. Meurtrie, traumatisée et avide de vengeance : les Louves de Venise.
L’avis d’Alex
Un seul tome, c’est peut-être trop peu pour saisir toute la richesse de La Venise des Louves. Avec cinq personnages principaux, il est en effet difficile de s’attacher, de saisir tous les enjeux et les motivations de chacun, en seulement 48 pages. Néanmoins, le scénario d’Aurélie Wellenstein est particulièrement original et son final risque de surprendre plus d’un lecteur.
Les intentions de l’histoire sont limpides : parler de traumatismes de guerre et de comment se reconstruire. La résilience, la compensation, la fuite en avant… autant de manières d’oublier un choc ou de tenter de vivre avec. En cela, le choix d’un groupe d’héroïnes avec chacune leur manière de gérer la souffrance se montre tout à fait pertinent.
Si La Venise des Louves aurait mérité de s’attarder un peu plus sur chacune d’elles, il n’en reste pas moins un récit fascinant, surprenant et diablement bien mis en scène.